Souvenez-vous de cette année 2009 où une épidémie terrible nous menaçait tous. Tout juste si les autorités ne nous disaient pas que la mort allait tous nous frapper. Ce H1N1 a fait trembler toutes les hautes sphères du pouvoir et enrichi les laboratoires pharmaceutiques qui produisaient, et qui produisent encore, le vaccin.
Qu'apprenons-nous aujourd'hui ? Cette grippe que l'on devait redouter de s'étendre de plus en plus connaît un ralentissement. Alors qu'elle a tué moins que l'on pensait en France, voici notre beau pays bien embarrassé avec ses 94 millions de doses de vaccins. Est-ce la faute à pas de chance ? Au début, il était prévu deux injections par personne, c'est-à-dire 94 millions (je répète pour bien que l'on retienne). C'est simple, au ministère de la Santé, de hauts fonctionnaires ont fait des calculs savants : 63 millions d'habitants environ, 2 doses par habitant, ça fait 94 millions. Si si, c'est incontestable, ce sont des têtes bien pensantes qui ont tout bien pensé.
Et puis, est venu le temps des convocations. Nous étions tous destinés à recevoir cette piqûre bien plantée droit dans le bras. Mais voilà, les Français ne sont pas des moutons de Panurge que l'on guide au gré du vent. Seulement 5 millions se sont déplacés pour être sauvés du désastre. Et depuis ? Bien, depuis, ça s'est calmé, la grippe n'est pas si menaçante que ça et tue beaucoup moins que la grippe saisonnière ou d'autres maladies pour lesquelles on fait moins de tapage. Mais quand les maladies ne menacent que les pauvres, c'est moins sujet au catastrophisme. Et puis, étant donné que la mode maintenant est d'être en perpétuelle campagne électorale, il faut donc médiatiser ce qui est grandiose.
Alors, évidemment, si rien n'avait été fait et que la maladie avait été plus meurtrière, un nouveau scandale aurait éclaté, à l'instar de la canicule 2003 ou du sans contaminé. Il est donc préférable de dépenser près de 870 millions d'euros pour sauver sa peau d'élu.
Toujours est-il que maintenant, le gouvernement entame les soldes d'hiver avant l'heure. On brade les doses aux plus offrants. L'Europe, après avoir été frappée par le H1N1, est désormais frappée par la bradomania. Mais, l'épidémie est-elle vraiment sur le déclin ? Si l'on vend la majorité de notre stock et que la grippe reprend de plus belle, quelles vont être les conséquences ? Racheter des doses afin d'assurer une vaccination de masse ?
C'est tout à fait responsable de gérer les crises qui menacent la santé publique mais il faut réfléchir un temps soit peu sur le long terme. Y'avait-il besoin d'en acheter autant alors que la campagne de vaccination allait se faire par étapes ? Les approvisionnements n'auraient-ils pas pu se faire au gré des besoins ? Y'avait-il besoin d'être aussi alarmiste ?
Ah, ça ! Je n'aimerais pas être à la place de cette "chère" Roselyne !