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Éloge du vide

Par Yvic

Éloge du vide

crédit: Hljod.Huskona

Je suis encore jeune, mais pas pour très longtemps. Dans quelques semaines, j’entrerai dans l’âge où les cellules de mon cerveau vont arrêter de se renouveler, ce qui définit la vieillesse. Malgré cela, je vais continuer à utiliser sans parcimonie aucune les outils des nouvelles technologies et du web 2.0 (je ris encore de la définition proposé par mon grand ami Frédéric Lefebvre).

L’utilisation de ces outils est ce qui peut différencier ma génération (où diantre s’arrête-t-elle ?) des précédentes. J’ai parfois l’impression que les avancées technologiques sont utilisées comme justification de manques de communication entre les générations. J’utilise le site du postérieur et du livre (insérer lien), pas certaines personnes plus vielles que moi. Cet argument n’en est pas un car des gens bien plus âgés que moi utilisent mieux que moi les merveilles de la toile.

À cet argument de l’âge est souvent associé un argument du vide : les nouvelles technologies, les sites communautaires ou de micro-blogging, les blogs en général ne sont que la manifestation du vide culturel d’une génération nourrie au vide et à la vacuité, et qui ferait mieux d’aller lire un bon livre que de perdre son temps avec ces conneries (on peut rajouter : de mon temps, etc.). Mais si même des « vieux » utilisent ces outils, est-ce qu’ils ont la culture aussi vide que moi ? Y a-t-il vraiment un gouffre générationnel dans l’utilisation de la toile alors que finalement tout le monde (ou presque) l’utilise ? Certes, il est difficile de déceler autre chose que des trous noirs dans la prose que des ados pré boutonneux postent sur des skyblogs. Mais il en est des blogs comme de la télévision : il y a des perles, il suffit de les trouver.

Personnellement j’ai salué avec enthousiasme l’avènement des sites communautaires pour une raison très simple : je vis très loin de la plupart de mes amis (c’est à dire, pas dans le même pays, au mieux). L’amitié, c’est comme des plantes vertes, ça s’entretient. Or, quand je suis dans le même lieu que des amis, il nous arrive rarement de débattre de l’influence de la politique extérieure de la Corée du nord sur la 40ième symphonie de Mozart ou d’autres sujets brulants et tout aussi intéressants. On déconne, même s’il nous arrive de discuter de sujets plus graves. Les sites communautaires et de micro-blogging permettent justement de continuer à déconner, voire à discuter pour certains avec des amis qui sont loin, que l’on ne verra pas avant quelques mois, d’échanger autre chose qu’une pauvre lettre tous les mois ou qu’un télégramme de temps en temps. Ces sites, qui sont pour certains la manifestation répugnante du vide de cette génération, sont en fait de formidables outils de communication et d’échange. Qui plus est, ces échanges ne sont pas exclusifs à des conneries. Si dans le lot de conneries et de vide échangé on trouve de quoi élever le débat, alors ces outils du vide trouvent une formidable utilité et deviennent presque indispensable.

Et toute occasion d’élever le débat est bonne à prendre.

P.S. Ah oui, bonne année, tout plein de bonnes choses, tout ça, tout ça.

P.P.S. Au fait, nous ne sommes pas entré dans une nouvelle décennie. Tout comme ce siècle est né le 1ier janvier 2001, cette décennie mourra le le 1ier janvier 2011.


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