A partir d'images ethnographiques où des anciens de sa région d'origine interprètent la tradition orale occitane, Lo Rulh réagis, commente, brouille et improvise avec une instrumentation mixte : électronique, voix, guitare, cornemuse, clarinettes et saxophones… Il conçois un continuum sonore autour des interventions des experts du vécu qu'il invite à travers l'image. Dans cet agencement de timbres aux conceptions rythmiques non modernes, il laisse émerger des chansons minimalistes, épurées, dans lesquelles la mélodie s'amuse, explore les hauteurs, les borborygmes, les cris, les silences. Il essaie de construire un corps sonore aux textures fracturées et fragmentées, traversé de gestes musicaux engagés vers la surprise et la mise en scène de la catastrophe.
L'électronique lui permet de traiter des sons ordinaires et concrets, des bribes d'entretiens, un spectre élargi, des citations et des références qu'il utilise pour favoriser l'émergence d'une partition personnelle.
Lo Rulh perçois sa pratique musicale comme ludique et débridée. Les sonorités témoignent de l'hybridation d'un monde paysan qui, bouleversé, industrialisé, tend à disparaître avec ses langues et ses cultures parfois jugées subalternes… Cette musique est donc un jeu amusé certes, mais aussi et parfois colérique, violent, désabusé, engagé mais malgré tout plein d'espoir.
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