Qui suis-je ? L’ombre de mon âme
Tristesse oblige, mes vers sont assombris
Maux qui m’affligent, cicatrices de mes drames
Le temps se fige, dans ces poèmes incompris
J’ai perdu pied dans ces terres ténébreuses
Assommé d’instants qui ne laissèrent que soupirs
Des amis théoriques aux équations ombreuses
Ces ennemis sympathiques aux belliqueux sourires
Ont fleuri mes mots, arrosés d’expériences
Marqué de mon sceau, je ne suis certes pas Rimbaud
De trahison en blessure, que sont devenues nos alliances
Que d’apparences, confortant mon être parano
J’ingurgite lentement cette salive au goût rance
Digère l’indigeste pour écrire mes poésies de cancre
Ces méningites couchées sur papier à outrance
Hémorragies manifestes, taches de sang dans mon encre
Je publie au clair de lune, mes modestes rimes
Aucune ne fera de Une sauf dans mon journal intime
Je récidive chaque nuit, satisfait de mon crime
Mégalomane vaniteux de mon oeuvre à quelques centimes