Les temps changent, dit-on

Publié le 27 décembre 2009 par Ruminances

On ne milite plus, c’est vrai, comme dans les années 60 et 70. Aujourd’hui, les jeunes ont autant et même plus de raisons de se révolter que nous avant-hier et hier. Et beaucoup, sans doute autant et plus, ont à leur façon une conscience politique de ce monde pourri du capitalisme, qui ‘porte la guerre en son sein comme la nuée porte l’orage’ – Jean Jaurès l’écrivait peu avant de se faire assassiner, juste avant le début de la boucherie de 14-18.

Ce monde pourri, aujourd’hui, en arrive à nous pourrir la tête – consomme et tais-toi. Le chômage des jeunes atteint aujourd’hui un niveau inimaginable autrefois – tais-toi et cherche du p’tit boulot de survie, dis merci au patron. Et pas à l’espérance des lendemains qui chantent : ça déchante beaucoup vis à vis des organisations politiques et syndicales, qui se sont beaucoup, beaucoup trop, compromises dans leurs combines de parcelles de pouvoir avec la droite, dès l’ère Mitterrand : d’où l’essor du cynisme, de l’individualisme ‘moderne’ en France, à l’exemple de nos ‘grands socialistes’ comme Lamy et Strauss-Kahn, à la tête de grands organismes mondiaux …

L’espérance internationaliste s’est écroulée elle aussi. Le tournant – aussi historique que l’assassinat de Jaurès en 14 – est l’assassinat, toujours officiellement mystérieux et sans cadavre, de Ben Barka en plein Paris, en 1965. A l’époque, le leader marocain préparait la création de ‘La Tricontinentale’ (Asie –Afrique - Amérique latine) pour unifier les forces révolutionnaires du Tiers-Monde hors du conflit inter-communiste de l’URSS avec la Chine : cette ‘3°Voie’ ne plaisait à personne dans les services secrets, américains, russes, chinois, israéliens, français, marocains, voire cubains…

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