L'Economie Sociale et Solidaire peut-elle changer notre futur ? - (1)

Publié le 27 décembre 2009 par Alsagora @alsagora

Nous ouvrons cette semaine dans Alsagora le premier volet d’une série d’articles sur l’Economie Sociale et Solidaire.
En nous appuyant sur les travaux du Labo de l’Economie Sociale et Solidaire nous tenterons d’apporter quelques  éléments de réflexion au questionnement suivant :  «En quoi l’Economie Sociale et Solidaire peut elle changer notre futur» ?  en portant notre attention sur 5 enjeux pour un nouveau projet de société.
L’Economie Sociale et Solidaire fédère de plus en plus les initiatives qui cherchent à produire, consommer, employer, épargner et décider autrement.
La crise économique et financière à mis en relief l’essoufflement du modèle capitaliste en mettant le doigt sur son incapacité à assurer une gestion respectueuse des hommes de l’environnement et des territoires.
L’utilité sociale s’inscrivant dans un projet économique revient au cœur du débat en prônant une gouvernance démocratique, une gestion éthique, une dynamique de développement s’appuyant sur un ancrage territorial et  une mobilisation citoyenne.
En cela l’Economie Sociale et Solidaire ancrée dans des racines historiques profonde réaffirme des valeurs d’une incroyable modernité.
Si l’Economie Sociale et Solidaire constitue une réponse pertinente aux conséquences de la crise, elle doit encore le faire savoir, interroger et améliorer ses pratiques, inspirer des réformes de régulation économique, convaincre les pouvoirs publics, les entreprises, les citoyens, trouver des alliances avec des acteurs de la société (élus, syndicats, Ong, consommateurs, patronat responsable…).
«On ne change pas la société par décret» a écrit Michel CROZIER  et changer les comportements pour tendre vers une économie plus solidaire, plus équitable, plus responsable est un investissement à long terme.
L’Economie Sociale et Solidaire doit forcément changer d’échelle : elle ne peut plus se contenter d’exister comme un simple laboratoire de pratiques avancées, mais elle doit contribuer plus largement,  à un changement  profonde de cap, de l’économie dans son ensemble.
 Au cœur d’une crise de civilisation, l’Economie Sociale et Solidaire doit être porteuse d’un projet de civilisation.
CINQ ENJEUX POUR UN AUTRE PROJET DE SOCIETE :
•   Investir dans l’intérêt général pour créer des activités utiles et des emplois de qualité (petite enfance, aide à domicile, éducation et formation, préservation de l’environnement, culture, accompagnement et insertion professionnelle, etc). Ces services doivent alors être considérés comme un investissement socialement, écologiquement et économiquement rentables et donc se voir revalorisés,
•   Mettre des limites au marché, à l’accumulation et réduire les inégalités : retrouver d’autres dimensions humaines (sociales, politiques, culturelles, artistiques, spirituelles) en ne considérant plus l’économie comme un modèle globalisant et unique,
•   Intégrer véritablement les enjeux sociaux dans le développement durable : concilier performance économique et respect de l’environnement sans oublier le pilier «social» et la nécessité d’une gouvernance plus démocratique,
•   Redonner du pouvoir économique aux citoyens : La crise a renforcé le sentiment d’impuissance  ressenti au niveau individuel et collectif (les marges de manœuvres, semblent faibles, les contraintes extérieurs plus fortes, le champ des possibles plus restreint). Le citoyen  a du mal à exister comme un acteur du système économique qui le dépasse. Il devient donc crucial de redonner à une majorité de personnes l’envie de s’impliquer dans le jeu économique de leur restituer leur rôle de «citoyens économiques à part entière» en leur permettant d’exercer leur libre arbitre sur la consommation, le rôle du citoyen salarié et l’épargne notamment,
•   Faire du territoire le cœur de l’économie réelle : L’ancrage territorial des initiatives et des entreprises de l’Economie Sociale et Solidaire peut reconstruire une véritable économie des territoires en offrant aux citoyens une proximité plus proche de leurs aspirations,  plus accueillante et  assurant une meilleure cohésion sociale.
SOURCE : LE LABO DE L’ESS – 50 propositions pour changer de cap.
Le site du Labo de l'ESS : http://www.lelabo-ess.org/