Voilà sur quoi je tombe en me baladant sur myspace.
D’abord, je me dis, ben flûte alors je surfe sur le net pour oublier (un peu) ma condition de manager aux Assurances Géniales, et voilà que la FFSA (pour fédé des stés d’assurance et pas des sports autos….) m’interpelle à travers une bannière de pub, sur fond noir comme le deuil. Poussée par ma soif de connaissance publicitaire, je clique. Le détail me tue donc une 2ème fois… ;-))
J’atterris sur site en flash le détail qui tue. Un expert façon Tonyglandyl « c’est là que les bactéries attaquent » avec costard Zara en guise de blouse blanche, me cause à travers le net. Notons que, contrairement à ses collègues assureurs, il a capté que la cravate ça fait hasbeen et n’en porte donc pas. Vous l’avez compris, le détail qui tue, c’est lui : avec son brushing Pétrole Hahn.
Avec ce look années 80, on ne sait pas bien si ce Môsieur est assureur, ou encore le passant qui donne des leçons d’éducation dans la rue aux enfants mal élevés qu’il croise, ou encore expert en sécurité routière, peut-être les trois à la fois ?.
Dans ma tête, je me refais le brief annonceur (càd la demande du service com de la FFSA à son agence de pub) : les gentils assureurs (perçus un peu comme voleurs et pas arrangeants par l’opinion) ont envie d’aider les gentils clients, heu pardon parents un peu débordés par leurs enfants qui roulent en 2 roues trafiqués et risquent l’accident mortel ou l’hôpital à vie.
Au passage, on redore l’image des méchants assureurs voleurs, histoire d’avoir un paragraphe développement durable de plus à ajouter dans le rapport annuel de la fédération des assureurs
Démagogique moâ ? Non, ceci est une stratégie win-win, gagnant-gagnant. Un peu comme les labos qui font de la prévention contre les caries pour vendre leurs dentifrices.
Plus sérieusement, à mon sens, c’est plus un problème de ton, de ciblage… de plan médias aussi.
My space, c’est plutôt trendy, dynamique…
Question ? L’agence de com a-t-elle voulu jouer le côté décalé en plaçant du ultra sérieux dans un univers branché-tendances ?
D’habitude le décalage (ou disruption pour les pros de la com), c’est plutôt dans l’autre sens… Amener de l’humour, créer de la proximité-complice avec le sujet pour susciter l’adhésion (l’envie d’acheter en français dans le texte).
Bon, aller tant pis, je vais me faire des ennemis, mais ce type de bannière et de vidéo expert, c’est plus pour les lecteurs du Figaro et de La Croix que pour ceux de myspace, Technikart ou A nous paris, non ?
Et c’est bien dommage, parce que le message de fond de cette campagne est essentiel et je ne sais pas s’il passe réellement dans cette déclinaison Internet.
L’objectif de cette campagne des Assureurs est en effet d’interpeller les parents d’adolescents (tous sur myspace, c’est bien connu…) roulant à deux-roues :
Etes-vous certain de pouvoir affirmer que le scooter de votre enfant est en parfait état ? C’est un détail, mais cela peut tout faire basculer.
«Nous voulons déclencher une prise de conscience chez les parents dont les enfants ont un scooter, pour qu’ils leur parlent de leur comportement ou de l’entretien du cyclomoteur», explique la FFSA dans Le Figaro du 3 octobre 2007.
Ainsi, toujours d’après Le Figaro, « même s’ils ne représentent que 0,8% du trafic, les conducteurs de deux-roues constituent plus de 16% des victimes d’accidents de la route. En 2006, plus de 5800 mineurs ont été blessés lors d’accidents de la route impliquant des scooters. »
Intitulée « le détail qui tue », la campagne d’information des assureurs est diffusée depuis fin septembre sur Internet, mais aussi dans la presse quotidienne régionale et dans 20minutes. Six versions d’annonces-presse sont ainsi déclinées sur six thématiques telles que le casque mal attaché, le pot trafiqué ou encore les pneus usés.
La version presse est d’ailleurs bien mieux réussie. Façon jeu des 7 erreurs.
« Le texte à l'envers à aussi le mérite d'interpeller facillement les parents quand ils découvrent cette pleine page en lisant leur quotidien préféré » remarque le Buzzer sur son blog de L'actu du marketing interactif et alternatif.
Mon point de vue n’est pas si éloigné que ça de celui de Manu, pro de la com (project manager senior chez BETC, une célèbre et brillante agence de pub) dans son blog au-delà des idées : « accroche impactante avec une DA proche des "Fumer tue" des paquets de cigarettes. Des prints efficaces et interpellants, mais un site internet assez alarmiste avec ce long discours en Intro et ce personnage qui vient nous parler des différents éléments, qui a plus une tête d'acteur de Dallas que de spécialiste en sécurité routière (…). C'est tout de même un bel exemple de campagne globale qui allient print et web, en adaptant la création en fonction du support et en préservant une cohérence entre tous. L'idéal serait de savoir si une campagne de MD (mailing et dépliant) complète ce dispositif. »
Quitte à être anxiogène, pourquoi ne pas aller plus loin dans les conséquences du détail qui tue afin de déclencher vraiment l’envie de changer de comportement ? Personnellement, je préfère largement sur le ton, comme sur la forme, la dernière campagne de la Prévention routière.
Son parti-pris stratégique (voire le dossier_presse07.pdf) : tuer la complaisance, parque la complaisace tue. Il n'y a pas de petite infraction : 9 accidents sur 10 ont pour origine une infraction au Code de la route.
L'agence Lowe Stratéus a conçu une campagne nationale de sensibilisation pour dénoncer la gravité des petits arrangements avec la règle Deux sports TV et 3 visuels presse mettent en scène ces légers excès de vitesse où ces oublis de clignotant qui se terminent en drame.
Anxiogène, réaliste, cette campagne sait aussi comme la FFSA, au moyen d’un slogan (accroche) construit sur une expression courante de la vie de tous les jours « c’est juste… », nous interpeller.
Alors, tant pis, même si je n’ai pas l’habitude de griller les feux, en écrivant ces lignes, j’ai conscience de prendre le risque de griller ma carrière chez les assureurs (ça tombe bien, je souhaite quitter ce secteur, avis aux patrons et à leurs amis qui liraient ces lignes et chercheraient une dircom adjoint), mais aussi de me griller à La Chose (auteur de la campagne détail qui tue).
Plus sérieusement, à force de frémir tous les week-end et les mercredis dans les rues de Saint-Ouen en compagnie de mes Blondes chaque fois que nous sommes frôlées par des 2 roues, mini-motos et autres quads, je me félicite bien sûr de toutes les campagnes de prévention, aucun racisme en la matière…
Ah, ça y est, j’ai encore fait de la mauvaise pub pour mon coin de 9cube… Mille pompons… heureusement, il y a plein d’autres trucs chouette au-delà du périf, lisez les autres chroniques d’humeurs et j’espère que vous serez convaincus.
Quand Fifi et Miss star Ac’ m’interpellent dans la rue, « maman, va dire au garçon que c’est pas bien ce qu’il fait, il roule sans casque, il a grillé le feu, il va trop vite, j’ai peur ». Alors oui, j’ai envie de leur crier qu’il y a des détails qui tuent, dans la vraie vie, et pas seulement dans la com'.
De demander à leurs parents, de faire signer à leurs progénéitures ce Contrat_Parents-Enfants.pdf. Toutefois, est-ce que ce type de dialogue est encore possible dans certains quartiers ? Aie, je m'égare encore...
Comme l’expert dans la web vidéo FFSA, je rêve tous les jours aux « détails qui sauvent… ».
Tellement, qu’avec d’autres mamans nous avons rdv mardi avec le nouveau Commissaire de police de Saint-ouen.
Pour Rappel, comme le dit l'article 3 de la déclaration universelle des Droits de l’Homme : "Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne."
La lutte contre la première cause de mort des jeunes adultes est une priorité. La qualité du compromis entre la liberté de vivre et la liberté de se déplacer exprime les références d'une société et son aptitude à maîtriser les risques technologiques.
@suivre donc…
© rédactionnel ZoraLaRousse93
WEBOGRAPHIE
- Site FFSA
- Web campagne Détail qui tue
Plein d'infos intéressantes.
Des chiffres qui font réfléchir
Le risque « deux-roues » devient important, puisqu’il représente 48 % des 13-16 ans tués en deux-roues motorisé.
Pour en savoir plus Dans cette tranche d’âge, le risque d’accident à cyclomoteur culmine à 16 ans avec 33 tués et 1 862 blessés en 2006.
Il y a 5 fois plus de risque d’accident à cyclomoteur qu’en voiture (à nombre de kilomètres parcourus égal).
Plus d' 1 jeune cyclomotoriste tué sur 10 ne portait pas de casque.
La moitié des accidents mortels impliquant un cyclo se produit la nuit.
- Web Sécurité Routière
- Web Prévention routière
- Statitistiques sécrutié routière sur le Ministère de l'Intérieur