Les échantillons du lot de vaccins contre la grippe A/H1N1 sont toujours dans les laboratoires d’analyses de l’Institut Pasteur d’Algérie. Le certificat de conformité n’ayant toujours pas été délivré, le lancement de la vaccination reste, sous un certain angle, otage d’une décision administrative. Le département de Barkat explique ce retard par la série de contrôles qu’exige ce vaccin. Quant à la vaccination des femmes enceintes, elle continue de susciter une polémique.
La question de la date du lancement de la campagne de vaccination se pose toujours. Et à l’adresse de ceux qui doutent de l’efficacité du vaccin importé par notre pays, le département de Barkat, ne veut laisser planer aucun doute : «Une fois le certificat de conformité délivré par les laboratoires en charge du contrôle des lots de vaccins, soyez-en sûrs, ces derniers seront efficaces à 100 %.»
Selon le département de la santé, toute cette polémique autour de l’efficacité du vaccin est infondée. Tout ce retard pour libérer le vaccin serait-il, donc, une simple question de prudence ?
Une précaution extrême de plus, sachant que, selon les propres déclarations du responsable de la communication auprès du ministère, «le vaccin importé par notre pays a été expertisé dans 36 pays, qui l’on utilisé» et qu’«à chaque lot de vaccins réceptionné, sont adjoints deux certificats, celui du laboratoire et de l’autorité canadienne en charge du contrôle». Et d’ajouter que le déroulement des analyses ne laisse pas supposer, pour l’ensemble des lots, un éventuel problème.
Cependant, si ailleurs, il existe toujours un débat sur la nature du vaccin à délivrer aux femmes enceintes -avec ou sans adjuvants -, en Algérie, les autorités continuent de ne laisser place à aucune incertitude.
Bien qu’elles aient une forte probabilité de développer une forme grave de la grippe porcine, les femmes enceintes ont été classées dans la deuxième catégorie, après le personnel de santé, en matière de priorité à l’accès à la vaccination.
Cette frange de la population devrait-elle être soumise à la vaccination contre le virus A/H1N1, sachant que tous les lots de vaccins importés par notre pays contiennent un adjuvant ? Une question qui ne se poserait même pas au niveau du ministère de la Santé.
Ce département ministériel, qui s’est attaché à se rapprocher de la presse nationale en assurant un point de presse quotidien pour répondre aux diverses interrogations, estime que le vaccin avec ou sans adjuvant peut être administré aux femmes enceintes.
Le responsable de la communication au ministère, M. Salim Belkessam, qui animé, hier, un point de presse, conjointement avec M. Abdelkader Guenan, directeur des services de santé, a affirmé que toutes les études faites sur ce sujet n’ont toujours pas montré de lien entre l’adjuvant et les troubles neurologiques. Mieux encore, les deux responsables diront que les adjuvants ont été déjà utilisés dans de nombreux vaccins.
Remettant en cause les déclarations de certains virologues qui ont fortement déconseillé le vaccin avec adjuvant pour les femmes enceintes, les conférenciers ont rappelé que les experts de l’OMS ont recommandé la vaccination pour les femmes enceintes quel que soit leur niveau de grossesse.
Partant du principe que 99 % des syndromes grippaux sont des syndromes à souche H1N1, le département de Barkat recommande aux malades de se faire prescrire le médicament antiviral Oseltamivir. Soulignons que le laboratoire Saidal a déjà produit un million de doses de l’antiviral Saiflu.
Et l’on précise, au niveau du ministère, que toute nouvelle acquisition de ce médicament se fera au niveau de ce laboratoire.
S. A. Le Soir d’Algérie.