L’expérience Avatar

Aujourd’hui sort le tant attendu film de James Cameron, celui qui doit révolutionner la façon de faire des films tout en retournant le Box Office sur son passage : Avatar. Hier soir, je me suis faufilé dans une avant-première – payante, hein ! – pour vivre la primeur de cet événement un peu en avance. Pour ceux qui doivent attendre encore un peu avant de voir vivre Avatar, voici un récit de mon expérience, garanti sans spoilers.

La salle A du mk2 Bibliothèque en jette. Le plus impressionnant, c’est l’espace qu’elle offre au spectateur comparé à un UGC ou un Gaumont : on se croirait en Business Class d’un avion. Pour n’être arrivé qu’une heure en avance, je suis situé sur le côté, un peu en avant. Qu’importe, l’écran est immense et jamais au long du film ce placement ne gâchera mon expérience.

Lorsque la salle s’éteint enfin et que résonne l’hymne de la 20th century Fox, on sent la salle tout entière bénir ce moment privilégié. Très vite, cette communion se transforme en concentration alors que Cameron nous plonge – littéralement – dans le monde qu’il a créé pour l’occasion, Pandora. Car oui, les cinq premières minutes demandent beaucoup de concentration au déjà-fan qui découvre le film. D’abord, il y a l’émotion, celle qu’on ressent au début des films qu’on attend depuis de longs mois. Ensuite, il y a la 3D, qui pique les yeux au départ, d’autant que dès le deuxième plan Cameron l’exploite comme aucun réalisateur ne l’a fait auparavant. Enfin, à force de se concentrer pour capter la perfection de chaque plan – à ce stade, Cameron aurait pu filmer comme Michael Bay l’auto-persuasion aurait fait le reste – on en oublie l’histoire. A trop se concentrer sur l’image, on met un certain temps à réaliser la présence d’une voix off qui nous explique quelques clés de l’histoire.

Pendant les premières minutes, j’ai eu quelques problèmes avec la 3D : lors des scènes d’intérieur, certaines textures me sont apparues beaucoup trop brillantes, ce qui gâchait parfois l’image. Fut-ce à cause de mes lunettes, de mon placement ou d’une technique 3D imparfaite, je le saurai au prochain visionnage. Ce qui est sûr, c’est que cette impression est très vite dissipée lorsqu’enfin Cameron nous plonge dans ce qu’il veut nous montrer depuis le début : sa planète. Pandora, qu’il a créée de bout en bout, où les indigènes, les fameux Na’Vi, ont leur propre langue; où chaque plante, chaque animal a été pensé, avec un nom Na’Vi, un nom anglais et un nom latin. Qu’on se le dise, la moitié de la perfection de ce film provient de la planète, de sa beauté et son ingéniosité. Un univers fortement inspiré de Myasaki, ce qui n’est pas pour me déplaire. En parlant d’allusions, les amateurs d’Alien 2 pourront s’amuser à compter les références, il y en a facilement une demi-douzaine. A un tel point que certains disent que le film se déroule dans le même univers…

Je disais au début de ce blog que la 3D était techniquement mais pas artistiquement aboutie. Avec Avatar, c’est chose faite : ce n’est plus la 3D qui est adaptée aux plan, c’est très souvent l’inverse. Que ce soit dans des scènes d’intérieur peu spectaculaires, ou dans d’intenses scènes d’actions, on est plongé au cœur du film et la 3D devient, pour la première fois, un vrai plus.

Pour finir, parlons rapidement du scénario : oui, il est ultra classique. Non, ça ne gène pas. Au contraire.

En sortant, on ne pense pas que James Cameron a changé l’histoire du cinéma, ni qu’Avatar est le chef d’œuvre absolu. En sortant, on a l’impression d’avoir plus vécu que vu, et la grisaille à la porte de la salle nous paraît beaucoup moins réelle que les nuits lumineuses de Pandora.