Drôle de timing… Le sommet de Copenhague s’achève et la période des fêtes de Noël lui emboîte le pas. Discours vertueux contre profusion de consommation. Pour illustrer ce paradoxe en forme de point d’interrogation, j’ai trouvé l’expression “économisation de l’éthique”. Cela donne, traduit en image, une sélection de pubs vues ces dernières semaines dans les magazines et qui mêlent allègrement greenwashing et idées innovantes en matière de responsabilité économique, sociale et environnementale.
Vu dans Le Point : Construire l’avenir, c’est notre plus belle aventure (Sébastien Durand en parle ici)
Je pourrais faire une liste des pubs et de signatures qui me font froncer les sourcils. Gdf Suez me permet de “Redécouvrir l’énergie” avec l’installation d’un parquet chauffant. Le petit bonhomme vert de Cetelem me vante “Le crédit responsable“. Le 10e épisode de la “Conversation pour une planète plus intelligente” d’IBM s’intitule “Pour une gestion de l’eau plus intelligente”. La campagne du Grenelle de l’Environnement qui défend la mobilisation en faveur du climat accroche le regard avec “Conférence de Copenhague, Pour rien ne soit comme avant“.
Moralité : en ce qui concerne le crédit et la banque, le chauffage pour mon domicile et mon entreprise, mon ordinateur et mes solutions organisationnelles et gestionnelles, tout existe désormais pour celui qui veut concilier consommation et vertu. Comme si nous étions la première génération à penser et agir de façon responsable.Ce constat me font ramène aux idées d’Anne Salmon selon laquelle on assiste moins à une moralisation de l’économie qu’à une économisation de l’éthique.
Je vais donc retrouver mon regard mi-curieux mi-cynique et m’éviter la ride du lion et la crème Soin Premières Rides. A demain pour le collage du vendredi et ses questions existentielles !