Al-Qaida s'est transformé en «label» terroriste

Publié le 04 janvier 2010 par Revolution44

Al-Qaida s'est transformé en «label» terroriste  
 

 
30/12/2009
L'organisation fondée par Oussama Ben Laden ne semble plus avoir les moyens de monter une opération d'envergure.
L'attentat manqué du vol Amsterdam-Detroit, revendiqué par al-Qaida, ravive la crainte du terrorisme planétaire.
Mais Ben Laden ne semble plus avoir les moyens de monter une opération complexe comme celle du 11 Septembre.
Il continue cependant à fournir des indications générales à une nébuleuse disparate, à laquelle le fondateur du mouvement djihadiste accorde le «label» al-Qaida.

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• Pakistan, Afghanistan : la « centrale » menacée

Oussama Ben Laden, 52 ans, et son second Ayman al-Zawahiri se cachent sans doute dans les zones tribales qui échappent au contrôle du gouvernement. À la merci d'une trahison et d'un missile américain, Ben Laden est un homme traqué.
Al-Qaida ne donne pas d'ordres, mais indique des thèmes généraux d'action.
Par ailleurs, des groupes affiliés à al-Qaida, comme le «réseau Haqqani», lancent des attaques suicides contre l'Afghanistan, en partant du Nord-Waziristan, l'une des zones tribales.
Au Pakistan même, le groupe
Lashkar e-Taiba, auteur des attentats de Bombay il y a un an, entretient un «partenariat» technique avec al-Qaida.

• Péninsule arabique : défaite en Arabie, refuge au Yémen

La branche saoudienne d'al-Qaida a subi une défaite militaire cuisante grâce à la féroce contre-attaque des services de sécurité.
En janvier 2009, les derniers dirigeants se sont repliés
au Yémen, où ils ont fusionné avec la branche locale pour former «al-Qaida dans la péninsule arabique» (Aqpa).
C'est au Yémen qu'a été organisée
la tentative d'assassinat manquée du vice-ministre de l'Intérieur, le prince Ben Nayef, en août 2009, ainsi que l'attentat raté du vol pour Detroit.
Cette nouvelle base stratégique est menacée.
Trente militants, dont deux dirigeants, ont été tués ces dernières semaines par des frappes aériennes yéménites, sans doute accompagnées de tirs de missiles américains.

Irak : al-Qaida reste dangereux

Les sunnites ont porté un rude coup aux militants d'al-Qaida, eux aussi sunnites, mais dont ils refusaient l'hégémonie.
Mais al-Qaida s'est lancé dans une dérive nihiliste, multipliant les attentats contre toutes les communautés dans l'espoir de créer le chaos.
Le plus sanglant a fait 101 morts au cœur de Bag­dad le 19 août.

• Al-Qaida au Maghreb islamique : un mouvement contre la France

Oussama Ben Laden a offert son «label» au GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) algérien quand, en 2005, son chef, Abdelmalek Droukdal, a décidé de se transformer en «Al-Qaida au Maghreb islamique» (Aqmi), avec un projet antioccidental et particulièrement antifrançais.
Il recrute aujourd'hui dans le Sahel, au Niger, au Mali et en Mauritanie. Aqmi a revendiqué l'assassinat d'un groupe de voyageurs français en Mauritanie en décembre 2007, et
l'enlèvement d'un Français et de trois Espagnols au Mali et en Mauritanie le 12 décembre dernier.
On lui attribue le rapt d'un couple d'Italiens en Mauritanie, disparus depuis le 25 décembre. Aqmi n'a pas réussi jusqu'à ce jour à agir sur le territoire français.

• Somalie : proposition d'allégeance

«Al Shabab», l'un des deux groupes islamistes en lutte contre le gouvernement somalien, a prêté officiellement allégeance à al-Qaida en septembre 2009.
Oussama Ben Laden l'a encouragé, sans lui conférer son «label».

• Asie du Sud-Est : faux départ

Ben Laden avait noué des liens avec la Jama Islamiya, responsable de l'attentat contre une discothèque de Bali en octobre 2002 (200 morts). Mais la répression qui a suivi a démantelé le groupe.
Ben Laden n'a jamais accepté l'offre de ralliement d'un dissident, le Malaisien Noureddine Top, auteur d'une nouvelle série d'attentats à Bali en 2005, et tué en septembre dernier.
Al-Qaida a refusé également «l'adhésion» du
groupe Abu Sayyaf, né aux Philippines, qu'il juge plus mafieux que politique.

• Bande de Gaza : l'impossible implantation

Les Israéliens et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont accusé al-Qaida de s'implanter dans les Territoires palestiniens.
Plusieurs groupes djihadistes ont tenté d'imposer un projet de guerre sainte planétaire dans la bande de Gaza, utilisant le vocabulaire de Ben Laden, comme «émirat islamique», mais sans se revendiquer expressément d'al-Qaida.
Le Hamas, au pouvoir à Gaza, islamiste mais nationaliste, a mis fin à la dernière tentative des «Soldats des partisans de Dieu» en août 2009, en donnant l'assaut à leur mosquée, faisant 17 morts, dont le chef du groupe.