Les 14 et 21 mars prochain, nous serons tous appelés à élire nos conseils régionaux, il reste d'ailleurs quelques jours aux plus jeunes pour vérifier qu'ils sont bien inscrits sur les listes électorales.
Les grandes manœuvres ont déjà commencé, les listes commencent à se dessiner, mais c'est surtout le flou qui règne.
Depuis 2004, les régions sont aux mains de la gauche (20 régions sur les 22). L'UMP largement majoritaire aux récentes élections et la faiblesse du PS laisse présager des bouleversements possibles...
Conseil Régional
La France est composée de 26 conseils régionaux (22 en France métropolitaine et 4 outre-mer).
Cette élection se déroule au scrutin de liste sans panachage à 2 tours avec prime majoritaire et à lieu tous les 6 ans.
22 régions en France Métropolitaine : Alsace, Aquitaine, Auvergne, Bourgogne, Bretagne, Centre, Champagne-Ardenne, Corse, Franche-Comté, Ile-de-France, Languedoc-Rousillon, Limousin, Lorraine, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Basse-Normandie, Pays-de-Loire, Picardie, Poitou-Charentes, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpe.
4 région en outre-mer : Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion
Toutes les régions, sauf deux (Alsace et Corse), sont aux mains du PS et de leurs alliés régionaux (Verts et PCF principalement).
Le scrutin ne permet aucun panachage, on vote pour des listes entières.
Lors du premier tour, si une liste obtient la majorité absolue, elle obtient 1/4 des sièges. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre les listes ayant obtenu au moins 5%.
Si aucune majorité ne se dégage au 1er tour, il est alors procédé à un second tour.
Seules les listes ayant obtenu au moins 10% peuvent se maintenir et éventuellement fusionner avec les listes d'au moins 5%.
Au second tour, la liste en tête obtient 1/4 des sièges, les autres sièges sont répartis proportionnellement entre les listes ayant obtenu au moins 5%.
La loi oblige chaque liste à comporter autant d'hommes que de femmes.
Dans chaque région des listes régionales sont constituées à parité hommes/femmes mais aussi proportionnellement entre les départements constituant la région.
La majorité présidentielle envisage de modifier le scrutin, voir de supprimer les conseils régionaux.
Un projet de loi examiné en conseil des ministres le 21 octobre 2009 prévoit notamment la suppression des conseillers régionaux et des conseillers généraux et leur remplacement par des conseillers territoriaux élus au niveau des cantons qui siègeraient dans les deux assemblées. Cette réforme pourrait s'appliquer en 2014. Un autre projet de loi envisage de transformer le scrutin en 1 seul tour.
Conseil régional de Poitou-Charentes.
Notre conseil régional est sous les feux de la rampe. Notre présidente, Ségolène Royal, ex-candidate aux présidentielles reste une figure nationale.
L'UMP ne s'y trompe pas et a décidé d'envoyer Dominique Bussereau (secrétaire d'état chargé des transports, président du conseil général de Charente-Maritime) pour s'y opposer. Pourtant les militants UMP avait investi Henri de Richemont en octobre dernier, mais l'Élysée en a décidé autrement.
Actuellement le conseil (suite aux élections de 2004) est composé comme suit :
- Parti Communiste : 6
- Parti Socialiste : 23
- Radicaux de gauche : 2
- Verts : 7
- Nouveau Centre : 2
- Non inscrit : 5
- UMP : 7
- Front National : 3
- Charente (16) : 12 sièges
- Charente-Maritime (17) : 18 sièges
- Vienne(86) : 14 sièges
- Deux-Sèvres (79) : 11 sièges
Le conseil Poitou-Charentes est décomposé en 8 commissions qui ratissent les compétences de la région :
- Économie, emploi, économie sociale et solidaire, transparence et dialogue social
- Agriculture, cultures marines, pêche et littoral
- Éducation, formation, recherche, enseignement supérieur
- Environnement, tourisme et eau
- Vivre ensemble (culture, sports, lien social)
- Infrastructures, équipements publics, services publics, énergies, transports, technologies de l'information et de la communication (TIC)
- Santé, handicap, familles et adolescents
- Finances, synthèse, plan, administration générale, contrats de territoires et grands projets
Candidats en Poitou-Charentes
Aucune liste n'est a ce jour précise, les tractations et alliances battent leur plein. Le dépôt définitif des listes doit se faire en préfecture au plus tard le 14 février 2010.
A ce stade, seules quelques têtes de listes sont connues et la plupart des composantes politiques composent leurs listes départementales avant la fusion de celles-ci pour 1 seule liste par région.
- Parti Communiste (PCF) : a choisi localement l'alliance avec le Parti de Gauche au sein du Front de Gauche
- Parti de Gauche (PG) : alliance de la gauche anti-capitaliste au sein du Front de Gauche
- Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) : hésite entre l'autonomie et le ralliement avec le Front de Gauche
- Front de Gauche (alliance PG, PCF, GU) : autonome avec fusion possible avec le PS, sauf si le PS s'allie avec le Modem
- Parti Socialiste et Radicaux (PS et RG) : Ségolène Royal (présidente de région sortante), a proposé une alliance avec le Modem dès le 1er tour qui a été refusé. mais probable alliance avec les Verts et le Modem au second tour.
- Europe Ecologie (Verts) : autonome avec fusion au second tour avec le PS et/ou le Modem
- Mouvement Démocrate (Modem) : Pascal Mornier, autonome avec probable alliance avec les Verts et/ou le PS au second tour
- Nouveau centre (NC) et Parti Chrétien Démocrate (PCD) menace de listes autonomes si ils ne sont pas mieux représentés au sein de la majorité UMP
- Alliance de la Majorité Présidentielle (UMP allié avec MPF, CPNT, NC et PCD) : Dominique Bussereau (secrétaire d'état chargé des transports), pourtant en octobre c'est Henri de Richemont qui avait été élu par les militants mais celui-ci a "laissé sa place" à Dominique Bussereau parachuté directement par l'Élysée pour bouter Ségolène hors du Poitou.
- Debout Pour la République (DPR) : Alain Verdin, autonome, probable alliance à l'UMP au second tour
- Front National (FN) : Jean-Marc de Lacoste-Lareymondie (secrétaire FN régional)
Sondages
Les sondages nationaux semblent indiquer un rapport de force similaire à celui des dernières européennes. Toutefois les élections régionales ont une forte connotation locale et la personnalité de la tête de liste compte beaucoup. De plus il s'agit d'une élection à 2 tours et les alliances au second tour peuvent largement changer la donne. Ainsi le PS semble pouvoir disposer de plus de marge que l'UMP concernant le second tour.
Les sondages indiqués ci-dessous, n'ont qu'une valeur très relative à plus de 3 mois des élections et avec leur incertitudes habituelles.
CSA / National (10/2009) IFOP / Sud-Ouest (11/2009)
Lutte Ouvrière (LO) 3 % 1 %
Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) 6 % 4 %
Front de Gauche (PCF+PG) 6 % 5 %
Parti Socialiste (PS + RG) 21 % 28 %
Europe Ecologie (Verts) 17% 15 %
Nouveau Centre (NC) - 3 %
Modem 8 % 4 %
UMP 31 % 22 %
Front National (FN) 8 % 8 %