En ce début d’année 2010, la cohorte de nouveautés à chroniquer s’annoncent déjà énorme et pourtant quelques disques de 2009 avaient été oubliés dans ce flux musical incessant. Quelques disques trônaient encore, là sur mon étagère, et je devais encore en écrire quelques mots. Et comme c’est la reprise, je démarre en douceur en vous proposant quelques avances rapides …
La noirceur et la violence de la musique des groupes de hardcore formés par Steve Albini (Big Black, Rapeman, Shellac) ont su marquer tout une ribambelle de musiciens résoluement indé cherchant à composer quelques titres exsudant une certaine virilité exarcerbée. Bellini est de cela, mais comporte quelques différences notoires permettant aux groupes de se distinguer du tout-venant hardcore, à commencer par le chant de de Giovanna Cacciola qui apporte une touche féminine particulièrement intéressante, faisant chavirer ce punk vers une sorte de féminisme somme toute très riot-grrrl. Pour le reste on retrouve des éléments sonores plutôt classiques dans ce type de musique : basse rouleau compresseur à la Fugazi, jouée par Matthew Taylor qui a collaboré avec Don Caballero ; batterie martiale joué par Alexis Fleisig, qui tapait déjà derrière les fûts de Girls Against Boys ; et enfin les guitares du sicilien Agostino Tilotta, abrasives et agressives à souhait. L’ensemble s’écoute sans déplaisir et a de quoi plaire aux fans de rock indé qui joue fort avec une chanteuse impressionnante.
( ♫ ) Bellini – Wake Up Under A Truck
Dans un registre assez proche, mais un brin plus mélodique, Poison Arrows s’impose assez rapidement avec un « First Class, and Forever » qui rappelle – et c’est plutôt une bonne chose – le superbe « Argument » de Fugazi. Naviguant entre post-rock pour ces guitares ou ces claviers aux ambiances éthérées et lointaines et math-rock pour ces rythmiques martiales et sa basse mélodique et agressive ; Poison Arrows réussi là un premier album qui sonne comme une belle réussite, un joli crossover entre krautrock et hardcore. A noter que le chanteur et guitariste Justin Sinkovich, qui a fondé Epitonic, et collaboré pour Touch & Go, a une voix assez proche de celle Thurston Moore. C’est assez surprenant, mais l’ensemble sonne comme un joli mélange d’ingrédients issus du rock indépendant américain des années 80 et du début des années 90.
( ♫ ) Poison Arrows – Twenty Percent Brighter
( ♫ ) Richard Walters – True Love Will Find You In The End (Daniel Johnston Cover)
Par Mathieu
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