Magazine Journal intime
Comme je l'ai dit plusieurs fois lors de mon voyage, je m'efforce de les voir. Je ne veux pas m'y habituer ou détourner la tête et mon esprit.
Je m'efforce ...
... de voir ces familles déracinées qui dorment dehors malgré le froid, le bruit, la pollution et surtout les risques de violences.
... de voir ces enfants qui travaillent : un serveur du mariage au regard tétanisé, qui portait des mets aux convives repus qu'il ne pourra jamais se payer, un balayeur d'un hotel, un plongeur, les multitudes de petits vendeurs des rues, les mendiants, les tchaïwallahs, les maids bien jeunes chez certains riches, les petites acrobates au feu rouge. Je m'efforce de ne pas faire semblant de ne pas remarquer leur age, ou de donner des bonnes raisons à cela pour avoir la conscience tranquille.
Je les ai toujours vu en Inde, mais depuis qqs voyages, j'ai pris l'habitude de garder les yeux ouverts et de baisser les boucliers de la tranquillité de mon âme.
Et puis, au retour de mon voyage, je m'éloigne de l'Inde, et puis je tombe sur l'excellentissime blog de McCurry, et je vois que les choses n'ont pas tant changé que ça depuis les années 80.
Malgré la dureté de cette réalité, j'adore la poésie qui se dégage de cette photo. Et la lumière est magique...
Quand est-ce que l'Inde arrêtera de faire travailler ses enfants ?