On parle souvent des économies réalisées avec l'achat d'un lecteur ebook et du prix réduit des livres - aux États-Unis, le fait est plus particulièrement marquant, il fait même enrager les éditeurs. Mais voilà... une question qui est rarement posée vient contrecarrer les présupposés de cette idée, finalement très reçue. Généralement, on vous parle de l'investissement de base pour le lecteur, puis des coûts moindres des ebooks.
Moins cher, mais plus cher
Mais voilà, sur Unicom, Chip Rosenthal nous propose un regard un peu plus pointu sur la question, en passant par Amazon, mais la chose est valable avec d'autres constructeurs... « Il y a un autre problème avec les livres protégés par des DRM. Lorsque le dispositif de lecture atteint sa fin de vie, vous devez savoir que tous les contenus que vous avez achetés seront perdus. » Bien sûr, ce n'est pas obligatoire, mais le risque est grand. Et l'exemple du Kindle pour cela pourrait être significatif.
On estime que la durée de vie d'un outil informatique est de trois ans, avant qu'il ne soit obsolète ou qu'il tombe en ruine.
La taxe DRM
Admettons donc que l'on ait acheté un Kindle, et que d'ici trois ans, la boîte fasse faillite, ou qu'un meilleur outil soit sorti, et que finalement, peu importe les raisons, on peut en trouver tout un tas, on change de matériel. On découvrira alors que les DRM constituent un coût supplémentaire, qui se prolonge bien au-delà de l'achat lui-même. Le postulat est le suivant :
Notre bonhomme achète 20 bouquins techniques par an. Chacun coûte 30 $ pièce. Un Kindle coûte 259 $ aujourd'hui et les versions ebooks sont vendues 10 % moins cher. Avec une durée de vie de 3 ans et le fait que chaque année, 50 % des bouquins achetés seront conservés.... Les calculs vont ensuite aller très vite.
Sur trois ans, 20 livres papier à 30 $ par an, ça fait 1800 $.
En revanche, sur la même période, en choisissant l'offre Kindle et les ebooks moins chers, on passe à 1620 $. Pas vraiment fantastique. Ça ne compense pas l'investissement dans le lecteur, qui n'est pas pris en compte dans le calcul. La suite est cependant plus amusante encore. Après trois ans, 18 livres sont conservés en tout, soit une somme de 486 $ qu'il faudra réinvestir pour pouvoir retrouver ses bouquins sur un nouveau lecteur.
Au total, 259 $ de Kindle + 1620 $ d'investissement en ebooks sur trois ans + 486 $ de 'taxe DRM' impliquant le rachat des livres... = 2365 $. En regard des 1800 $ investis dans les livres techniques papier... on kiffe grave, pourrait-on résumer avec La Feuille.
À faire pour s'amuser, le même calcul avec des romans, pour comparer ?