Magazine Politique
Dans un livre confession disponible en librairie dans quelques semaines, Lionel Jospin assume l'entière responsabilité de sa défaite en 2002 face à Jacques Chirac. Il reconnaît avoir sous-estimé son adversaire et les effets de la division de la gauche et surestimé son bilan. Il en a d'ailleurs tiré aussitôt les conclusions en se retirant de la vie politique et en laissant sans chef le Parti socialiste qui, avouons-le, ne s'est pas encore complètement remis de ce traumatisme.
François Loncle, notre ami député, a jugé globalement positives les années Jospin. Il est vrai que politiquement et socialement, bien des dossiers ont avancé. Financièrement, ces années-là furent plus discutables. Il est vrai que Lionel Jospin n'omet pas de rappeler qu'il a gouverné en cohabitation avec des adversaires qui n'ont jamais manqué de lui tendre des pièges et de tout faire pour qu'il échoue. Alors qu'à quelques mois du premier tour de la présidentielle, les jeux semblaient faits en sa faveur, Lionel Jospin n'a jamais réussi à entrer dans la peau du candidat. Il s'y voyait tellement à l'Elysée qu'il s'est même permis de marginaliser le PS dont les militants étaient devenus inutiles. Sa place de 3eme fut ressentie comme une humiliation et surtout comme une défaite de la démocratie puisque Le Pen se qualifia pour la finale !
Et pourtant ! Quelques années avant qu'il ne devienne chef du goiuvernement, Lionel Jospin avait été un premier secrétaire du PS aimant fréquenter les fêtes de la rose (notre photo JCH prise à Val-de-Reuil) et apporter son soutien aux actions militantes. Le pouvoir coupe ceux qui l'exercent des réalités basiques. Quelque soit le niveau de son exercice, il brouille la vision objective des mécontentements et des insuffisances. A tous les niveaux. Il est sain que Lionel Jospin fasse aujourd'hui amende honorable et reconnaisse ses torts. Dans le monde politique, ce n'est pas si courant.