LES FILMS de 2009 - MON BILAN

   

Bien entendu je n'ai pas la prétention - et comment le pourrais-je, n'ayant vu qu'un nombre limité de films parmi ceux sortis en 2009 - établir un bilan de l'ensemble de la production internationale, si ce n'est sur un plan très personnel, puisqu'il sort environ 700 films par an de par le monde et entre 500 et 600 pour la seule France, et que je n'en ai visionné qu'une petite trentaine. Mon entrée dans les salles obscures suppose déjà un choix préalable qui est fatalement subjectif, mais peu importe, mon bilan est ce qu'il est et affiche sans détours mes goûts et mes préférences.
Pour moi, qui n'est pas eu l'opportunité de voir " Le concert", film dont on m'a dit le plus grand bien, mon top 2009 se compose de dix films que j'ai appréciés pour des raisons très différentes et, parmi eux 3 films américains, bien que les Etats-Unis aient copieusement inondé nos écrans de films mineurs, soit

GRAN TORINO, THE READER et LES NOCES REBELLES,  introspections réussies des ressorts les plus intimes de la nature humaine, mis en scène de façon épurée et interprété magistralement par des acteurs de premier plan. Viennent ensuite ETREINTES BRISEES d'Almodovar, SLUMDOG MILLIONAIRE de Danny Boyle, MADEMOISELLE CHAMBON de Stéphane Brizé,  UN PROPHETE de Jacques Audiard, RAPT de Lucas Belvaux, THE CHASER de Na Hong Jin pour la virtuosité de la mise en scène et l'atmosphère nocturne et oppressante, LES 3 ROYAUMES de John Woo pour sa magnificence et ses qualités esthétiques.

   
  

Dans ce choix, on s'aperçoit avec plaisir que les films français font bonne figure et l'année fut effectivement excellente avec 3 films de qualité dans mon palmarès Mademoiselle Chambon, Un prophète et Rapt, tandis que le cinéma européen nous a valu les très beau Almodovar Etreintes brisées ou Penélope Cruz explose littéralement l'écran par sa présence et l'intensité de son jeu. D'ailleurs l'année fut également un excellent cru pour les actrices :  je distingue plus particulièrement Kate Winslet présente dans deux des films qui font date The Reader et Les Noces rebelles, où elle campe des personnages complexes avec la même autorité. Elle a d'ailleurs été honorée de l'Oscar de la Meilleure Actrice, Oscar parfaitement justifié. Une autre actrice, plus discrète, m'apparaît mériter une mention spéciale pour deux films qui ont fait salles combles, il s'agit de Sandrine Kiberlain qui a réalisé une performance remarquable face à Vincent Lindon dans Mademoiselle Chambon et n'a pas démérité dans Le petit Nicolas. Mademoiselle Chambon doit beaucoup à l'interprétation de ces deux acteurs toute de délicatesse et de retenue qui rappelle celle de Meryl Streep et de Clint Eastwood dans La route de Madison.

   

Chez les hommes, Vincent Lindon se détache avec deux films à son actif en 2009 : Mademoiselle Chambon, bien sûr, et Welcome qui a remporté un vif succès, construisant sa carrière de façon modeste et réfléchie, tandis que Leonardo di Caprio affirme avec éclat un talent que l'on avait décelé dès ses premières apparitions et qui gagne film après film en maturité et en rigueur.
Enfin, je ne peux passer sous silence des comédies délicieuses comme Chéri de Stephen Frears avec la ravissante Michelle Pfeiffer, Je l'aimais de Zabou Breitman et Last chance for love de Joël Hopkins qui enchante par le jeu subtil d'un duo magique composé par Emma Thompson et Dustin Hoffman et, dans une veine tout autre, L'étrange Histoire de Benjamin Button, intéressante réflexion sur le passage du temps, ou encore deux  films qui révèlent des talents prometteurs : L'enfant de Kaboul de Barmak Akram et Cendres et sang de Fanny Ardent. Des premiers films qui ont le mérite d'avoir du caractère et déjà de la maîtrise.

   

Mais les déceptions ont été, elles aussi, au rendez-vous. Il y a eu Coco avant Chanel d'Anne Fontaine peu convaincant, le Whatever Works de Woody Allen, pas déplaisant certes, mais où le cinéaste se contente, avec beaucoup de savoir-faire et des acteurs réjouissants, de nous repasser les plats, Julie & Julia de Nora Ephron qui, malgré la présence charmante et enjouée de Meryl Streep, n'est pas parvenu à me mettre l'eau à la bouche, et La journée de la jupe - d'actualité - mais qui ne m'a pas emballée pour autant. Reconnaissons, par ailleurs, que la cuvée 2009 a été non seulement copieuse mais diversifiée : aux comédies et marivaudages, aux drames et aux animations, nous avons eu de nombreux films consacrés aux problèmes de société,  d'autres à l'histoire, relatant des faits  précis et jouissant d'une documentation scrupuleuse comme Katyn de Andrzej Wajda, L'armée du crime de Guédiguian et L'affaire Farewell de Christian Carion, d'autres retraçant la vie de héros pas toujours recommandables ( dont Mesrine ), les longs métrages fantastiques comme le sont Twilight et Push et surtout des films qui plongent dans les profondeurs de l'être, cherchent le pourquoi et le comment de nos agissements, interpellent l'homme et la femme dans leur essence même. Ce fut le cas de The Reader, où le personnage principal, interprété par Kate Winslet, est celui d'une femme qui commet le mal avec une sorte d'inconscience et pose le problème de la responsabilité de la personne. Souhaitons à 2010 d'être aussi féconde avec des films innovants, mais cela est bien parti avec l'arrivée du 3D et d'Avatar.