Il s’en passe, des choses, dans la blogosphère. Ainsi, alors que l’année débute à peine, un appel a été lancé pour demander la démission de Sarkozy, sous le nom de « No Sarkozy Day », histoire de rappeler le « No Berlusconi Day » italien qui a eu lieu début décembre. Cependant, la France, ce n’est pas l’Italie…
Et l’appel à la démission tourne doucement en jus de boudin.
Il est en effet piquant de constater que ce sont des démocrates déclarés et fervents défenseurs de la participation citoyenne effervescente qui réclament la démission d’un président élu dans les règles par une majorité de la population.
La pilule est amère, certes, mais elle est celle qui fut choisie par le peuple dont, justement, se réclament certains de ceux qui veulent cette démission… Eh oui : la démocratie, c’est souvent le choix cornélien entre la poire à lavement et le sandwich au caca. On est tombé sur le sandwich au caca, certains préféraient la poire à lavement, et d’autres, moins naïfs, auraient aimé se départir autant de l’un que de l’autre.
Je ne m’associerai donc pas à cette démarche.
Accessoirement, je pense qu’il n’y en aura pas besoin. Au train où vont les choses, on risque surtout un no-5ème-République-day dans les prochaines années (CPEF et tout ça, hein).
Voici la déclaration officielle (que je co-signe donc) des blogueurs qui ont refusé de participer à cette opération maladroite.
Le No Sarkozy Day est une initiative sincère et spontanée. Nous respectons la démarche et l’engagement qui ont amené les organisateurs à entreprendre cette action. Mais, nous blogueurs, nous ne pouvons nous y associer.
En premier lieu, Nicolas Sarkozy a été élu. Certes la France de Nicolas Sarkozy n’est pas une république irréprochable mais nous sommes attachés au principe démocratique. En tant que Président de la République, il bénéficie de la légitimité des urnes. Réclamer sa démission, c’est ouvrir une boite de Pandore. Nous ne souhaitons pas jouer aux apprentis sorciers. Au contraire, Nicolas Sarkozy doit rester 5 ans au pouvoir, assumer ses erreurs jusqu’au bout. Le No Sarkozy Day doit avoir lieu le 7 mai 2012 et pas avant.
Ensuite, nous estimons que l’initiative est biaisée dès le départ. Le problème du « No Sarkozy Day », c’est que le nom de Sarkozy soit l’unique vecteur de mobilisation. L’antisarkozysme primaire ne fera pas évoluer les mentalités, elle les confortera. Plutôt que de se focaliser sur l’homme, nous préférons nous concentrer sur le bilan désastreux de son action politique. Nous souhaitons bâtir une véritable alternative politique au sarkozysme qui soit à la fois construite et argumentée.
Nous pensons que cette opération se révélera contre-productive. Nous ne souhaitons pas être associés à cette initiative lancée sans concertation et qui relève plus du buzz marketing que de l’action politique. Le risque d’une instrumentalisation et d’une récupération politique d’un futur fiasco existe…
Les 24 premiers blogs signataires : Laure Leforestier, Le Volontaire, Partageons mon avis, Les jours et l’ennui de Seb Musset, Le Monolecte, Bah by CC, Peuples, Intox2007.info, Falcon Hill, Disparitus, Sarkofrance, Neuromancien, Edelihan, l’hérétique, Marc Vasseur, Piratages(s), Yann Savidan, Le Pavé, Hypos, H16, De tout et de rien, Des pas perdus, Reversus
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 09 mars à 08:22
peut-être qu'en relisant l'appel entre autre et en étant à l'écoute de ce mouvement on éviterait ce genre d'article, non ce n'est pas de l'anti-sarkozisme primaire, sarkozy représente la politique en place actuellement, de plus vu son omniprésence et omnipotence je ne crois pas que le nom choisi soit si illégitime que ça. De plus, ce mouvement n'est pas en place que pour protester, il ne faut pas se focaliser sur les manifs ou rassemblements d'ailleurs citoyens et festifs mais sur la parole qui sera donnée au peuple pour construire autre chose, un autre avenir ou tenter de le faire, dans ce pays (entre autres d'ailleurs) aux libertés de plus en plus bafouées il est nécessaire voir urgent de rétablir le droit et devoir du peuple de prendre la parole et d'exprimer son opposition. Il est aussi absolument nécessaire de permettre à ceux qui refusent de s'exprimer par le vote parce que choisir entre un boiteux et un bancal revient au même, l'occasion de s'exprimer.