Dans la capitale du Qatar, Doha, se tient le 20e Salon international du livre, jusqu'au 9 janvier. L'an prochain, on sait déjà que les pays du Maghreb seront invités, alors que les éditeurs de ces pays ont souvent été rebutés par les coûts d'un tel déplacement. Actuellement, c'est la France qui est l'invité d'honneur et Dominique de Villepin ainsi que Dominique Baudis devaient venir faire un tour, apprenait-on samedi soir.
Mais au cours d'une conférence au cinquième jour du Salon, alors que l'on constate une grande popularité pour cette édition, on annonce également une baisse de la vente de livres depuis quelques années. « Nous avons été confrontés à de sérieuses difficultés dans la distribution de livres en raison d'une baisse du nombre de lecteurs. S'il y avait 5000 titres sur un sujet voilà quelque temps, on redescend à 3000 aujourd'hui », explique Osama Musleh, éditeur égyptien.
Or, si les ventes sont en berne, Oussama Nabeel de Dar Osama, société de parution et de distribution située à Ammam, en Jordanie, estime que la popularité d'internet et des CD ont porté un coup dur à l'industrie du livre dans le monde arabe. Pourtant, la situation n'est pas si catastrophique. « Les livres éducatifs, de fiction et le secteur jeunesse bénéficient toujours d'un bon marché dans la région. »
Dans le monde arabe, le top édition par pays a été établi. L'Égypte prend la première place, puis le Liban et la Syrie et enfin la Jordanie avec 150 maisons d'édition, prend la 4e place. Si le Liban est célèbre pour l'impression, la plupart des auteurs viennent cependant d'Égypte ou de Syrie. Et l'Irak dispose des meilleurs lecteurs.
Internet impacte, mais internet profite aussi, estime Issam Abou Hamdan, directeur des ventes de Dar Al Saqi, située à Beyrouth. Selon lui, la toile a servi à dynamiser les ventes, grâce aux chroniques et nombreux articles présentant de nouveaux titres. « Nous recevons beaucoup de demandes de livres via internet. Nous avons une réputation dans le monde arabe grâce à la popularité de nos auteurs et nos livres », explique Hamdan.