Dernière modification le 04-01-2010
Par Estelle
Vereeck, Docteur en chirurgie-dentaire, auteur d'ouvrages sur les dents
Composé pour moitié de mercure, connu pour sa toxicité sur la cellule nerveuse, même à faibles
doses, le plombage ou amalgame dentaire suscite la controverse depuis le début de son utilisation, il y a plus de 150 ans.
Fin 2009, dans le second numéro de sa revue, Pratique et organisation des soins, l’assurance maladie proposait une synthèse des travaux scientifiques sur la question des plombages au
mercure ou amalgames dentaires. Sous la plume de Michel Matysiak, chirurgien-dentiste conseil en Rhône-Alpes, l’assurance maladie dresse un bilan des travaux scientifiques relatifs à la
biocompatibilité des amalgames dentaires. Comme on pouvait s'y attendre, la sécu conclut à leur innocuité.
Le plombage ne présenterait aucun danger d'après la sécu.
Curieusement, les nombreuses études* établissant la nocivité du mercure et du plombage ont été écartées, de même qu'elles le furent par le comité scientifique
européen chargé de statuer sur l'avenir de l'amalgame dentaire.
* études citées dans la bibliographie du
Pratikadent
"Il ressort que l'innocuité des amalgames dentaires est reconnue par la Fédération dentaire internationale, l'Organisation mondiale de la santé, l'American Council on Science and Health,
l'American Dental Association, la Food and Drug Administration, et Santé Canada" se réjouissait sur son site l'Ordre des dentistes en commentant les conclusions de l’assurance maladie.
Concernant la Food and Drug Administration (FDA), ce n'est pas tout à fait exact, dans la mesure où celle-ci a reconnu la toxicité du mercure pour les fœtus et les enfants en croissance.
Raisons médicales ou raisons économiques ?
Ses conclusions manquent évidemment d'objectivité dans la mesure où l'assurance maladie est juge et partie dans une affaire où le coût économique de l'amalgame dentaire pèse au moins aussi lourd que le mercure qu'il
contient.
"[…] l'amalgame dentaire, malgré la présence de mercure, ne présente pas de risques majeurs pour la santé des patients" conclut l'Ordre des dentistes qui précise : "Il est donc important que les
décisions politiques des institutions européennes soient prises en tenant compte des preuves scientifiques actuelles et non sous la pression de lobbies professionnels et/ou économiques".
Cette allusion à des lobbies économiques ne manque évidemment pas de sel, sachant que c'est principalement pour des raisons économiques que l'amalgame dentaire continue d'être utilisé en France,
comme en Europe et dans le monde.
Dans ces conditions, il n'y a aucune chance, en ces temps de crise économique, pour que la sécu revalorise sa grille tarifaire et rembourse comme elle le devrait les obturations alternatives* à
l'amalgame. Cette économie à court terme grève certainement plus lourdement, sur le long terme, les dépenses de l'assurance maladie car le mercure contribue à la génèse de nombreuses maladies, en
particulier neurodégénératives comme la maladie
d'Alzheimer.
* Les précautions à prendre lors de toute dépose et les solutions alternatives à l'amalgame dentaire
sont détaillées dans le Pratikadent, rubrique Plombage-dépose.
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