Dans la neige infiniment blanche,
je suis des traces.
Ce sont les traces de tes pas.
Enfin c’est ce que je crois,
mais comment en être certain
dans ce paysage où il n’y a rien,
rien que la neige et le silence,
un silence si grand
qu’on a du mal à imaginer qu’il puisse exister.
Voilà longtemps que je te cherche
et maintenant il neige et il fait froid.
J’avais espéré, en voyant tes empreintes,
te retrouver enfin.
Mais voilà que les flocons, uns à uns,
sont de nouveau en train de tout recouvrir.
Le chemin lui-même a disparu
et je marche maintenant au hasard,
ne sachant pas si je te retrouverai un jour.
Je ne sais même pas où je vais
et peut-être suis-je moi-même perdu.
Il neige et dans cette grande solitude
on ne distingue plus aucune trace,
rien que tout ce blanc qui a recouvert le monde
comme un linceul d’éternité.
Feuilly