J’allais par des chemins perfides (Verlaine)

Par Arbrealettres


J’allais par des chemins perfides,
Douloureusement incertain.
Vos chères mains furent mes guides.

Si pâle à l’horizon lointain
Luisait un faible espoir d’aurore;
Votre regard fut le matin.

Nul bruit, sinon son pas sonore,
N’encourageait le voyageur.
Votre voix me dit : “Marche encore!”

Mon coeur craintif, mon sombre coeur
Pleurait, seul, sur la triste voie;
L’amour, délicieux vainqueur,

Nous a réunis dans la joie.

(Verlaine)