Lundi, le 4 janvier 2010
L’année 2009 avait commencé avec la spectaculaire assermentation du président Barack Obama. L’image que projetait le nouveau président et sa famille, et l’espoir du renouveau que son élection nourrissait avaient tellement captivé l’imagination des américains que son assermentation le 20 janvier avait été suivie par les médias et la population comme jamais auparavant.
Faut dire que les États-Unis, et à ce compte l’ensemble des pays industrialisés, étaient plongés dans une grave crise économique et financière. C’est quand ça va le plus mal que l’on cri désespérément au changement.
Le nouveau président n’a pas déçu. En quelques mois, toutes les mesures de sauvetage et de stimuli de l’économie étaient en place, et l’espoir d’un assainissement du système financier était bien vivant. Sa popularité était à son zénith.
Chômage, banque et Barack Obama
Mais dès l’automne, le taux de chômage avait atteint un nouveau sommet, et les banquiers semblaient être vite retombés dans leurs vielles habitudes. La popularité du président avait déjà fortement décliné, si bien qu’il semble alors avoir décider d’effectuer un blitz de fin d’année.
D’abord, il multiplie les coups d’éclats médiatiques, telles les apparitions à l’émission 60 Minutes du réseau américain CBS, où il explique comment l’économie est retombée sur ses deux pieds et où il traite les banquiers de “ fat cats ” devant un auditoire national.
Barack Obama et Copenhage
Ensuite, il atterrit à Copenhague quelques heures avant la fin de la conférence de l’ONU sur le climat et joue le rôle de sauveur en ficelant à la dernière minute une entente avec l’aide de la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud.
L’arrivée d’Obama lors du dernier jour de la conférence et l’entente qui en a suivi ne m’impressionnent guère. Son entrée en action tardive n’aura permis que de créer l’illusion de cette influence de l’homme que l’on décrit toujours aux États-Unis comme le plus puissant du monde. D’ailleurs, cette conférence qui avait commencée dix jours avant l’arrivée d’Obama, s’est avérée un échec retentissant selon l’avis de la majorité des observateurs indépendants. L’accord de dernière heure n’y a rien changé.
Enfin, j’ai trouvé particulièrement agaçant cette volonté de faire adopter absolument la réforme des soins de santé avant Noël. J’ai de plus en plus l’impression qu’il s’agit là d’un autre coup d’éclat qui ne servira pas nécessairement la réforme. Dans un dossier de cette importance, il m’apparaît dangereux d’établir une date butoir comme on l’a fait, car cela invite à trop de compromis pour ne pas rater le rendez-vous.
Discours sur l’état de l’union
Le mois prochain, comme c’est la tradition à chaque année en janvier, Barack Obama prononcera devant le Congrès et le Sénat réunis son premier discours sur l’état de l’union. J’ai peur que l’exercice serve principalement à relater les coups d’éclat, tels la relance économique, la conférence de Copenhague, la réforme des soins de santé.
J’espère sincèrement que ceux qui jugeront les propos du président verront au-delà du spectaculaire.