Du coup, je me suis remémoré les premières mesures de Renard de Stravinsky, et cette musique m’a accompagné jusqu’au bord du sommeil.
Le lendemain matin, les deux chats sont revenus mendier leur pitance. Le froid ne les ménage pas et ils engloutissent leur pâtée, l’un en me faisant des fêtes (le gros mâle dominant déjà d’un certain âge) et l’autre, la minette au coup de patte facile, mais qui oublie toute prudence lorsque je remplis la gamelle. J’ai décidé de l’appeler Diane car elle est très gracieuse et chasse avec une efficacité redoutable les mulots, campagnols et souris qu’elle avale en commençant par la tête. Après, on voit la queue du malheureux rongeur disparaître dans la gueule et la petite diane chasseresse repartir momentanément repue vers d’autres aventures.
Je me demande si les chats et le renard se surprennent en rôdant autour de la maison mais j’ai plutôt l’impression qu’entre espèces incapables de s’entendre, ils ont la sagesse de s’éviter. Après tout, leur monde est assez vaste pour cela et chacun y trouve son compte...
Entre Noël et le jour de l’an, la promenade prévue avec des amis n’a pas été possible. Je me suis pour ma part contenté de l’indispensable petit tour quotidien dans les futaies, sentiers et petits crêts au-dessus de la maison.
Je vais tenter de placer le sapin Frazer en pot qui a cette année supporté les guirlandes et les boules multicolores dans un endroit de la propriété propice à sa survie. Cette espèce étant canadienne, le climat jurassien ne devrait pas trop lui déplaire.
Ces fêtes endeuillées sont maintenant terminées. Malgré la disparition d’un être cher, on a célébré Noël et souhaité la bonne année, la vie est ainsi faite, elle continue car elle ne sait pas faire autrement.
Photos : crépuscule à la Vierge et fin d'après-midi sur les crêtes au-dessus de la maison.