Depuis longtemps, le hip-hop de qualité n'est plus l'apanage de New York, Los Angeles et autres mégalopoles américaines. La preuve avec ce trio issu de Lexington dans le Kentucky. Dans la mouvance d'Outkast, de Nappy Roots ou d'Atmosphere, chaque morceau est un hymne à l'innovation musicale sans pour autant sonner expérimental. Ils arrivent même à sampler Philip Glass, c'est dire...
Parce que je croyais que le Wu-Tang (et en particulier Raekwon) était mort, son âme errant quelque part dans New York au milieu des fantômes de Mobb Deep et de Notorious BIG. Armé d'une production qu'on croirait sortir d'un studio poussiéreux des années 90 (RZA, Erik Sermon, Pete Rock, Marley Marl...), Raekwon revient au source du son qui a fait sa gloire sans jamais le dénaturer. Au moins aussi bon que le premier du nom ce qui, dans le rap, n'arrive JAMAIS.
Qui aurait cru qu'un album de dancehall puisse être aussi abouti, innovant et aussi respectueux de ses racines ? C'était le pari de Diplo et Switch, les deux producteurs/DJ, qui avaient déjà fait rentré les sons de caisses enregistreuses et armes à feu dans les charts avec le fameux "Paper Planes" de M.I.A. Avec cet album, vous pouvez faire danser les morts.
Avec son premier album, Kid Cudi fait définitivement entré le Hip Hop dans une autre ère. Terminés les clichés. Terminé l'enfermement sur soi. Kid Cudi, sur le modèle de Kanye, (ré)ouvre le rap sur le monde, avec une introspection honnête et désarmante et une poésie devenue très rare dans un milieu encore trop bling bling.
Produit par le petit génie Mark Ronson, à qui l'on devait déjà le deuxième album d'Amy Winehouse il y a 2 ans, le premier album de cet australien prouve que la soul et le R&B; ne sont pas seulement une histoire de noir. Avec une vraie personnalité (Robin Thicke, je te regarde !) et une voix chaude qui ne cherche jamais à singer de pseudo-modèles, Merriweather emprunte le son atypique de Ronson, entre hip-hop, soul classique et pop, pour un album qui ne ressemble vraiment à aucun autre.
L'histoire des Clipse coninue. Elle a beau se faire avec une intermittence loin d'être régulière, le duo de Virginia Beach, protégés des Neptunes, fait son petit bonhomme de chemin sans jamais faiblir. Deux albums déjà classiques derrière eux, ils arrivent à ne toujours pas décevoir. La faute à des talents de MC imparables, des rimes carrément folles et une production toujours impeccable.
Cet album ne tiendra peut-être plus la route dans quelques années mais c'est un plaisir qui ne peut se refuser. Ce n'est qu'une énorme dose de fun, de rimes agressives et de sons supersoniques propulsés par Diplo et Switch (encore eux !). Mais ça semble tellement venu du coeur que ça en devient terriblement accrocheur. Sa version très personnelle du "I Need You" de LL Cool J est un de mes morceaux préférés de l'année.
Malgré ses imperfections évidentes, le troisième volet de la trilogie Blueprint (dont le premier compte parmi les plus grands albums rap de la décennie) est bien la preuve que Jay-Z est capable d'être un artiste complet. Plus propre, moins provocateur mais aussi moins cliché et plus simple, il s'installe confortablement dans le siège de la pop-star sage, ce qui n'est pas plus mal car il assume.
Je ne me lasse pas de cette voix de crooneuse jazz posée sur des beats Hip Hop. Plus que les divas de la nu-soul, Chrisette Michelle est la seule diva du R&B; moderne à m'offrir ce petit bonheur d'avoir la sensation d'écouter la vraie version contemporaine d'Ella Fitzgerald ou d'Esther Phillips. Avec ce deuxième album, elle ne déçoit pas, malgré un son plus pop que sur le précédent.
Depuis combien de temps n'aviez-vous pas écouté un album entier produit par DJ Premier ? C'est simple : depuis le dernier album de Gangstarr en 2003. Et vu que Blaq Poet (ex-Screwball) n'est pas Guru, ça fait du bien, beaucoup de bien. C'est frais, c'est brut, c'est ce genre de Hip Hop qu'on entend plus beaucoup ces derniers temps mais qui vous donne l'impression de marcher en Timberland dans les rues de New York sans même jamais y être allé.
DJ Quick a toujours été le producteur sous estimé de la mouvance west-coast. Avec un son beaucoup moins flamboyant et tape-à-l'oeil que son collègue Dr Dre, il a pourtant toujours tracé son chemin depuis le début des années 90, notamment grâce à une critique toujours bienveillante. Alors que le son de son concurrent s'est plus ou moins uniformisé dans la masse, Quick en profite donc pour livrer ce qui pourrait bien être son chef d'oeuvre grâce à Kurupt (du Dogg Pound), un ex-poulain de l'écurie Death Row dans les 90's. Avec son sens savant du beat et du sample, cet album innovant et frais, à la limite de l'expérimental, prouve bien que c'est décidemment dans les vieux pots que 2009 s'est écrit...