Dominique de Villepin est à la mode. Il échappe à la monotonie du paysage. Le procès Clearstream a actualisé son panache. S'il est condamné, il devient un martyr du sarkozysme. S'il est relaxé, il devient l'innocent à tort persécuté. Sur quoi repose cette mode ?
La mode Villepin en ce début 2010 rappelle 5 fondamentaux de toute campagne efficace de communication politique.
1) Il ne faut pas confondre la marque et son packaging. La marque (Dominique de Villepin) c'est la valeur ajoutée spécifique. Le packaging (nom d'un parti politique éventuel), c'est le superficiel partagé et éphémère.
2) La clef de toute campagne victorieuse est de définir un message très clair. Qu'y a-t-il de plus simple que le message " rien que la présidentielle mais tout pour la présidentielle". Le coup de poker devient un coup de coeur et non pas une étape ultime dans un parcours électoral permanent.
3) En choisissant ce message, Dominique de Villepin s'est échappé de l'embouteillage des offres. Il a consolidé sa " marque " puisque le propre d'une marque c'est d'être capable de faire vivre une différence. Les autres font toutes les courses. Lui n'en fait qu'une. C'est simple comme différenciation.
4) Dominique de Villepin a rappelé aussi que la stratégie efficace dans une campagne c'est de faire préférer un nom à un autre. Sarkozy est devenu "pire".
5) Le vote reste sur le thème du "meilleur avenir". Tant que le bilan présidentiel est aussi fortement rejeté, DdV incarne l'autre offre dans la majorité sortante. C'est l'alternance dans une politique sans que ce ne soit une alternance politique totale, bref c'est un retour sur le socle du changement intervenu en 2007 : l'alternance sécurisée.