Médicaments Max PPP
Des pigeons, voilà comment on pourrait appeler les cibles de ce marché lucratif.
Notre ministre de la santé, Roselyne Bachelot avait fait vœu en 2007 de promouvoir l'automédication. Cela consiste pour les patients, à aller chercher directement à la pharmacie les médicaments nécessaires au traitement des pathologies courantes et bénignes, sans passer par un médecin.
Si l'idée peut paraître cohérente par certains côtés (éviter le passage « obligatoire » chez un médecin pour l'obtention de certains médicaments), les conséquences et le contexte de sa mise en place le sont moins.
Dé remboursement massif: De très nombreux médicaments ne sont plus pris en charge, ou moins pris en charge ces 2 dernières années. Officiellement, c'est pour « Service médical rendu insuffisant », et afin d'alléger le fameux trou de la Sécu. Dans une logique mercantile, ce « service médical rendu insuffisant » se traduit systématiquement par une augmentation importante du prix pour le patient. Les tarifs des médicaments « remboursés » étant fixés et négociés par l'Etat et les laboratoires pharmaceutiques, ces prix deviennent « libres » dès qu'ils sont déremboursés.
La liberté a un prix nous dit-on... et c'est vrai aussi pour les médicaments en vente libre. « Aujourd'hui en France » dans une enquête publiée fin décembre en fait le constat. D'une officine à l'autre, on assiste à des doublements de prix par exemple pour le Nurofen (contre les migraines) de 1,48 € en région parisienne, à 2,90 € sur Montpellier, ou encore, les pastilles Rennie (contre les douleurs d'estomac) de 4,90 € en région parisienne à 9,55 € à Strasbourg.
Les causes ? Une campagne commerciale agressive rondement menée. C'est « Le Parisien » qui nous l'explique, information provenant d'un cadre (anonymisé bien sur) haut placé dans un laboratoire pharmaceutique , « les laboratoires préfèrent envoyer leur délégués médicaux discuter directement les prix avec les pharmaciens. Car, grâce à leur technique de vente, il les embobinent !».
On y apprend que la hausse des prix est organisée dans les zones les moins concurrentielles. Les pharmacies sont classées et codifiées. Les officines classées « A » sont celles des centres villes, les plus concurrentielles, celles des banlieues sont classées « B », celle pour les campagnes « C ». Les prix augmentant avec la lettre de l'alphabet.
Bon, allez une bonne nouvelle quand même, le Parisien nous informe que la France cherche à revendre une partie des 94 millions de vaccins (mais personne n'en veut, le caractère « modéré » de cette grippe étant maintenant avéré).
Une information, un témoignage sur cette histoire ? Une faute d'orthographe, une erreur à signaler? Ecrivez à [email protected] avec votre info ou votre correction et en indiquant l'url du post
(Sources: lacroix.com, leparisien.fr, aujourdhui-en-france.com, prescrire.org)