PORTRAIT - L'acteur, actuellement à l'affiche du film «Avatar», croule sous les projets...
Personne n’aurait misé un cent sur Sam Worthington il y a encore trois ans. L’acteur était alors en pleine traversée du désert cinématographique, avec seulement cinq films à son actif et aucune notoriété en dehors des frontières de son Australie natale. Aujourd’hui, il est pourtant devenu le nouveau chouchou d’Hollywood et croule sous les projets. Retour sur son ascension fulgurante.Débuts difficiles
Sam Worthington n’a rien d’un jeune premier au visage un peu trop lisse. Lorsqu’il débute dans la série américaine «JAG», pour laquelle il ne tourne qu’un épisode en 2000, le jeune acteur de 24 ans a tout du boy next door. Cheveux châtains courts et mâchoires carrées, Sam Worthington a certes les critères physiques chers à la télévision américaine mais n’a pas le charme flamboyant d’un DiCaprio ou glacé d’un Christian Bale, deux acteurs de sa génération.
Résultat, il passe inaperçu, sa carrière ne décolle pas aux Etats-Unis et Sam Worthington décide de rentrer en Australie où il est né, le 2 août 1976. Il y tourne son premier long-métrage, Bootmen. Il enchaîne ensuite les seconds rôles dans des productions australiennes avant de s’incruster au générique de Mission Evasion, bien en-dessous des deux têtes d’affiche, Bruce Willis et Colin Farrell. Une fois de plus, Sam Worthington caresse de près son rêve de carrière hollywoodienne mais échoue à s’imposer. L’acteur reste donc sur sa terre natale, où il gagne tout de même la reconnaissance de la profession grâce au film Somersault, en 2003.
Dans l’ombre
Malgré les bonnes critiques et la présentation du film au Festival de Cannes en 2004, dans la section «Un Certain Regard», la carrière internationale de Sam Worthington ne décolle pas. Son nom circule un temps pour prendre la relève de Pierce Brosnan et incarner James Bond dans Casino Royale mais les producteurs lui préfèrent finalement le blond Daniel Craig. C’est à cette période que Sam Worthington décide de faire une pause dans sa carrière cinématographique, optant pour des rôles à la télévision australienne ou au théâtre.
L’acteur évolue dans l’ombre de son compatriote Heath Ledger qui, lui, explose à Hollywood avec son rôle dans Brokeback mountain. Entre les deux, pas de comparaison possible tant leur physique, qui conditionne leurs rôles, sont aux antipodes: délicat et solaire pour Ledger, massif et taillé pour l’action pour Worthington. Hélas, Vin Diesel est déjà sur le coup des superproductions où se disputent gros muscles et explosions.
Action man
L’heure de Sam Worthington sonne finalement en 2007. James Cameron concrétise enfin son projet du film Avatar, sur lequel il planche depuis 15 ans, et cherche un nouveau visage pour incarner un soldat de la marine tétraplégique. Le réalisateur découvre alors l’acteur australien et lui donne sa chance.
«Convaincre les producteurs de confier le rôle principal du film à un Australien inconnu n’a pas été de la tarte! Le plus dur, ça a été de passer les auditions», se souvient l’acteur. Sans regret pour James Cameron, certain d’avoir déniché une star en puissance. «Il est capable de créer un personnage, confie-t-il. Il vous permet de marcher dans ses chaussures. Il est si bon pour communiquer ses émotions, sans qu'on ait l'impression qu'il fasse quelque chose.»
James Cameron est tellement ravi de sa collaboration avec Sam Worthington qu’il le recommande chaudement pour Terminator Renaissance. A 33 ans, l’acteur devient bankable et découvre enfin le frisson du succès international (et ses fans son goût pour le métal, l’acteur porte souvent des t-shirts à l’effigie de groupes comme Metallica, Led Zeppelin ou Motörhead en interview).
Il se paye même le luxe d’éclipser Christian Bale (John Connor), alors la cible de moqueries internationales pour son pétage de plomb lors du tournage.
A l’heure où les gloires passées des films d’action tirent peu à peu leur révérence (Schwarzy, Stallone, Willis), Hollywood semble avoir trouvé, avec Sam Worthington, avoir trouvé son nouveau héros. L’acteur promènera d’ailleurs son physique de gladiateur dans Le choc des titans, attendu pour le 7 avril prochain. Son nom circule aussi pour incarner Flash Gordon dans une nouvelle adaptation du comics de Alex Raymond. Mais l’acteur n’entend pas se laisser enfermer dans ces rôles d’«action man». En 2010, il sera également à l’affiche de la comédie romantique Last night avec Keira Knightley, Eva Mendes et Guillaume Canet. Une trajectoire d’équilibriste qui rappelle celle de Hugh Jackman, un autre acteur australien de talent.