Car l'ebook, c'est véritablement le fer de lance de la bibliothèque nouvelle. À Toronto, Jane Pyper, bibliothécaire en chef, pilote ce qui est considéré comme le plus important réseau d'établissements publics au Canada. Ici, on peut accéder à 8000 exemplaires et près de 150.000 emprunts ont été comptabilisés en 2009. Une larme en regard des 30 millions de livres papier, certes, mais un grand départ.
Une commodité toute particulière d'ailleurs, que l'apparition de ces ouvrages. À Edmonton, Peter Schoenberg, en charge des services numériques pour la bibliothèque publique explique que tout le processus de déballage et de vérification du livre a tout bonnement disparu. Le stockage sur le serveur est quasi immédiat et leur consultation tout aussi simple. Et plutôt que d'affronter des températures de - 30°C pour emprunter un livre, si l'on peut le télécharger depuis chez soi en quelques clics...
Avec une disponibilité permanente : aucun site internet ne ferme ses portes à partir de 19h.
Alors, certes, le problème de l'interopérabilité se pose, tout autant que la gestion des droits numériques. Des questions qui ne sont pas sans douleur pour le personnel, mais qui passent à peu près inaperçues pour les usagers. Exception faite de ceux qui ont un Kindle, mais définitivement, pour eux... c'est tant pis.
Certains établissements ont pourtant conclu des accords avec Amazon, pour permettre de télécharger des livres sur le lecteur d'Amazon. Leur durée d'emprunt est de une à deux semaines, et le système a été mis en place depuis le 1er décembre. (en savoir plus)
Mais pour les autres, le mouvement doit moins venir d'eux que des consommateurs et d'Amazon. Après tout, quand l'usager en aura marre de ne pouvoir télécharger des livres que depuis Amazon, peut-être revendiquera-t-il le droit de pouvoir lire les fichiers que sa bibliothèque lui propose gracieusement. Mais pas certain que la firme de Seattle accepte qu'on fasse une entaille dans son modèle économique et son environnement si bien pensé.