HOOK AND THE TWIN ::: Fritz Longer (and uncut)

Publié le 03 janvier 2010 par Gonzai

Cela commence avec un cri de sirène. Doux et sensuel mais éthérément froid. Krystallnacht staïle. Bon sang de bordel, quinze ans d’attente, mais ça valait le coup.

Kinz ? Kesskeujdi, twen’y-faïve au moins ! La fin du monde telle qu’on l’espérait en 1985, ce soir de Mars où tu as foutu tes doigts dans ma gorge pendant que je voulais croire encore à ce Sub-Culture de New Order. La bile et le rhum se mélangeant aux paillettes sur ce dancefloor de béton, peinture ‘grand passage’, la même qu’ils utilisent pour les sols des aéroports. Tu pensais m’avoir libéré, exorcisé. Mais le mal a refrappé de plus belle en 90 : Jericho ! The Experience n’avait aucun lien avec Jimi Hendrix, sinon le goût de carton-papier sur la langue. Le t-shirt moulant déchiré aux outlets, le pantalon baggy et les cheveux collés par la sueur ; c’était ma Jilted Generation. Oh, et le beat. Le beat. Le beat.

Des sirènes qui allaient crier pendant des années, rebondissant de placos brisés en gares désaffectées jusqu’au bout des ninties. Un temps où le port du sweater à capuche permet de cacher ces énormes headphones dans le bus, pour ne jamais interrompre un mix aussi dément que Dirty Epic / Cowgirl. Chire-dé. Les potards changent à peine de forme, la drum enfle, prend plus de place que la voix, et on se retrouve avec des guitares dans le coffre sans qu’on sache bien comment elles ont atterri là, ni ce qu’on fout dans cette disco allemande. Chemical reaction, my brother.

Je me souviens avoir été malade vers la fin. Des maux de tête puissants, et dégueulé dans l’herbe d’Autechre. Le chill-out des années 2000, mangé quelques fruits, même fait des étirements dans une tente. Là on entendait plus que le drumkit et l’ bass. La basse… lourde soudain, mais à la fois plus dextre, virevolte avec maestria comme un Mac Cartney du kraut. Oui, voilà, le pangermanisme de la nappe. Le tangerine dream de la pop. Je bois de l’eau sous la contrainte du mec qui me tient par l’épaule, et j’y retourne.

Dehors, la nuit a changé. Comme ça, dans un claquement de doigt. Bang bang cherry. Le DJ a disparu. A la place il y ce mec rasé et peine à tenir à lui seul les synthés monochromes, le sampler indi-hindu, et des cordes à bout de bras. Pourtant quelle basse mince ! Chan-mé. Heureusement qu’il est épaulé par ce gorille hirsute qui cogne son snare et fesse le charlé’. Paye ton hallu. Attend, j’ai un doute là, il joue vraiment le mec ? Tout ça, toute cette montée de poignets syncopée sur le cuivre, pendant They’ll Get Your Head, c’est vraiment un cum ? Merde, la ride à la Doors qui accompagne l’organ je veux bien, le tom-basse à la mailloche ça c’est facile, mais rajouter de la crash pendant les roulements, ça, même chez Klaxons j’en avais pas eu. Et qui chante comme Bobby Gillespie là ?

Je reste là, à gober le streaming. Et la boucle se relance avec kinz secondes d’Etienne Jaumet poursuivi par un riff de cartoon. Le trip spatial. Nan jure, ouala ouala, la basse elle est tenue par Simon Gallup en personne ? En scred je demande qui mixe, et on me lâche : Hook And The Twin. Ils disent ‘They’ll get your head’ et je les crois sur paroles ; ils ont déjà pris la mienne. Hooked. J’entends pas tout mais je tique sur ‘musique de Metropolis’. Des usines fumantes qui fondent du rythme à la chaine, ouais mec, je capte carrément.

L’aube s’est levé sur l’automne 2009 et la place se vide, mais je scotch sur ce mois d’Août. Impossible de s’éveiller. Un deux-titres from Bristol qui ne ressemble pas une seconde à du Tricky. Un single et son Loser radio Mix pour tenir l’hiver. On passe de la teuf à la voiture sans transition. On ne craint plus les flics, c’est un concert et pas une rave. L’autre jour le portable d’une collègue a sonné et c’était Daft Punk. C’est légal tout cela maintenant. L’électro est là et s’il porte des jeans comme tout le monde, ou se planque derrière un pack six-cordes / quatre-fûts, ça change keud’. Demain votre iPhone fera un excellent 4 tracks ou controller-midi, cela vous occupera entre midi et deux à la cantine. C’est normal, ça spass comme ac'. Le cours(e) du temps. Calibré pour tenir en 04:10 et jamais de lead vocals avant la douzième seconde pour l’insert en radio. Race for the bones.

On réduit les paterns tout en montant le volume. Une vie de sustain. Ce voyage dans la tempe, la diagonale du vibe, cela va t’étonner mais je ne vieilli plus. Je ne fais que m(o)ûrir. Je tiendrais debout tant que dure le mix. Ma religion. C’est DJ Nietzsche qui disait "Je ne croirais qu'en un Dieu qui sache danser". So the beat goes on, and on, and on, and on... And on.

Hook And The Twin / Race For The Bone / autoprd (100 ex)
Hook And The Twin / Bang Bang Cherry / Pure Groove (250 ex)

http://www.myspace.com/hookandthetwin