« Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce. » Arthur Rimbaud
Devais-je être dans cet état de désespérance après qu’une des griffures sur mon cerveau, cette fois, saigna jusqu’à m’ôter tout enthousiasme et me plonger dans un découragement que même la perspective d’un voyage-refuge n’arrivait pas à effacer.
Dans une gare parisienne grouillant de voyageurs aux visages figés, quittant le stress dans lequel d’autres replongeaient, ce 31 décembre, la fuite de 2009, une année assommée de maux dont celui de Copenhague, devait être dans le même état à la veille de l’arrivée de 2010.
Durant le trajet, la nuit qui recouvrait les paysages, m’empêcha d’errer sur les sentiers de la lune. Mes pensées tournaient autour de ce questionnement : « notre humanité s’exprime à travers ce qui nous est spécifique : la couleur de la peau, la langue, les coutumes…
La musique de l’humanité est davantage que l’addition de nos musiques particulières. »*
Après ce trajet inquiet vers une Bretagne ignorée et ce séjour merveilleux dans une famille que je découvrais pour la première fois, mon seul souhait est que désormais chaque pas franchi soit un voyage vers l’autre.*
Mes espoirs en partie restaurés par un paysage d’une beauté sauvage, en marchant entre vallon et mer, mes tresses synthétiques luttant contre Quatre vents dont des sentiers couvés et protégés portent le nom, j’ai prié et fait mes vœux pour 2010 dont celui qui me préoccupait sur l’instant : « que ceux qui TISSENT des liens entre les âmes prennent toujours le pas sur ceux qui divisent les cœurs »* !
Bonne année à vous tous !
Safi Ba
*Et merci à ACB pour ces expressions *