Avec Solomon Kane, Michael J.Bassett nous propose une virée au XVIème siècle, à une période de guerres et de conquêtes.
Le capitaine Kane a longtemps combattu pour l’Angleterre, avec une sauvagerie sans limites et sans égal, allant « pacifier » de la pointe de son épée les sauvages des contrées lointaines. Mais, suite à l’invasion d’une forteresse en Afrique du Nord, son équipage a été décimé par des démons revanchards et il a lui-même été confronté au Diable, venu récupérer son âme corrompue par le Mal. Il en a miraculeusement réchappé et a décidé, pour échapper à ce funeste destin, de consacrer sa vie à Dieu et au Bien. Il a rangé les armes et renoncé à la violence, trouvant refuge dans la vie monastique, quelque part en Angleterre.
Mais un beau jour, il est confronté à des groupes de bandits obéissant à un seigneur masqué terifiant, l’Overlord. Celui-ci semble maîtriser la magie noire et se crée une armée de plus en plus forte, menaçant d’étendre son emprise sur l’ensemble du pays.
Au début Kane se tient à distance, fidèle à son vœu de non-violence, jusqu’à ce qu’il ne supporte plus l’injustice et la barbarie de ces cohortes maléfiques… Alors, il reprend les armes et prouve qu’il n’a guère perdu la main…
Euh… Quand on demande à un film qui sort la semaine de Noël un peu de magie, on ne pense pas vraiment à des affrontements sanglants entre des guerriers et les hordes de morts-vivants levées par un sorcier mégalo désireux de conquérir l’Angleterre…
Bon, après tout, pourquoi pas ? Le film est l’adaptation d’un roman de Robert E.Howard (*), l’auteur de « Conan le barbare », et il s’agit d’une référence de la littérature d’heroic-fantasy. De quoi espérer plonger dans des aventures épiques et passionnantes…
Mais pour cela, il aurait fallu une réalisation à la hauteur. Ici, c’est tout le contraire. Tout y est affligeant de médiocrité. Le scénario se contente d’empiler des morceaux de bravoure assez plats et des rebondissements prévisibles. Il s’agit juste d’une succession de combats ennuyeux, à peine relevé par des effets spéciaux indigents. Les acteurs ne sauvent pas les meubles. Ils participent au contraire à la piètre qualité de l’ensemble en proposant un jeu forcé, outrancier, à l’image de celui de James Purefoy monolithique et grimaçant dans le rôle-titre. Mais que vient faire Max Von Sydow, si brillant chez Bergman, dans cette série Z sans ambition ? A désespérer…
Enfin, la mise en scène est insupportable. La caméra ne se pose jamais. Elle enchaîne les mouvements inutilement tape-à-l’œil, sans aucune classe, aucun brio technique. En procédant ainsi, Bassett voulait sans doute donner du rythme à son film. Il ne réussit hélas qu’à procurer un fort mal de crâne aux spectateurs…
On ne va pas tourner autour du pot : Solomon Kane est un ratage complet. Un film d’action trop bourrin pour convaincre, mené à un rythme frénétique, mais suscitant paradoxalement un ennui profond.
Finalement, on comprend mieux la nécessité de programmer ce film en fin d’année : Pendant les fêtes, nombreux sont ceux qui aiment à déguster du canard (de la Kane?), un mets qui se marie parfaitement avec… le navet.
(*) : « Solomon Kane, l’intégrale» de Robert E.Howard – éd. Bragelonne
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Solomon Kane
Solomon Kane
Réalisateur : Michael J. Bassett
Avec : James Purefoy, Max Von Sydow, Pete Postlethwaite, Rachel Hurd-Wood
Origine : Royaume-Uni, France, Etats-Unis
Genre : barbant le connard (au navet)
Durée : 1h44
Date de sortie France : 23/12/2009
Note pour ce film : ˜™™™™™
contrepoint critique chez : Scifi universe
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