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Il y a des jeux qui vous invitent aux voyages et qui bousculent les codes vidéo ludiques. Des OVNI inattendus offrant une expérience inoubliable. Flower est de ceux-ci : Un jeu original qui réussi le tour de force d’être acclamé par les hardcore gamers et comme par le grand public. Zone Jeu vous invite au voyage juste après le saut...
Mignonne, allons voir si la rose.
Dans Flower, vous dirigez le vent afin de faire voler des pétales de fleur en fleur jusqu’à la fin du niveau. Vous utilisez les capacités Sixaxis de la manette PS3 : les mouvements que vous faîtes sont ceux que feront les pétales, et vous pouvez accélérez en appuyant sur un bouton (n’importe lequel). Le gameplay est simple et efficace, la manette n’a jamais été aussi bien implémentée et c’est un vrai plaisir de foncer à travers champs et de faire le tour des arbres. L’interface est dépouillée, il n’y a rien d’autre à l’écran que vos pétales et l’environnement. Ceci renforce l’immersion et la sensation de liberté : on se sent prêt à courir à travers champs, tout nu, en chantant des chansons douces alors que des nuages multicolores dessinent des cœurs dans le ciel… hmm, je m’égare là.
À l’heure où les blockbusters s’appellent Call of Duty ou Assasin's Creed, il n’y a dans Flower, pas de limite de temps, aucun ennemi, aucune violence, aucune chance d’échouer, et c'est la principale innovation du titre. Complètement permissif, le jeu n’en devient que plus intéressant. Vous êtes libre, vous pouvez suivre le tracé matérialisé par les fleurs mais vous pouvez aussi décider de partir dans tous les sens là où le vent vous mène. Cette sensation de liberté est vraiment relaxante.
Un petit détour par Copenhague.
Le jeu aborde le thème de la relation tumultueuse entre la nature et les hommes sur six niveaux. Les trois premiers sont complètement dédiés à décrire la beauté de nos campagnes tandis que le quatrième fait office de transition entre les deux mondes. Dans les deux derniers niveaux, le joueur est confronté au monde humain. Cet enchainement sert judicieusement la tension dramatique et le message alors qu’il n' y a ni scénario ni dialogue à proprement parler, l’histoire étant racontée uniquement avec des gammes de couleurs et de la musique. Le panel de sentiments que l’on ressent en jouant est varié, l’émerveillement du début fait place à de l’inquiétude et rapidement à de la tristesse alors que le dernier niveau se termine tout de même sur une note bien plus joyeuse. Cette structuration du récit fait de Flower, une expérience unique, dont l’intensité est rare. Thatgamescompany, le studio qui a développé le jeu, a vraiment fait un super travail sur ce point.
Et techniquement ?
Le jeu est beau sans être une claque technique. Les graphismes sont colorés. La sensation de vitesse est grisante et donne envie de bouger la manette dans tous les sens pour faire un piqué à toute vitesse dans les hautes herbes. La musique classique joue un rôle relaxant et colle parfaitement à l’identité visuelle du jeu. Lorsque l’on rentre en contact avec une fleur, celle-ci joue une note de musique, ce qui donne envie de filer à toute vitesse de fleur en fleur pour créer une mélodie, un peu à la manière de Rez sans pousser le concept aussi loin.
Bon alors ? Un jeu parfait ?
Parfait ? Non. La durée de vie est insuffisante. Comptez deux heures pour en venir à bout. Aussi, la taille des zones est beaucoup trop petite alors que le sentiment de liberté nous pousse à vouloir aller toujours plus loin. Quand on sortira de la zone de jeu, une bourrasque de vent rabattra nos espoirs d’évasion vers notre objectif bucolique plus terre à terre.
À essayer de toute urgence
Poétique, original et malheureusement bien trop court, Flower est l'un de ces titres qui permet de comparer les jeux vidéo avec les autres arts graphiques. Une petite perle de développement indépendant récompensée de nombreuses fois par les médias, qu'il serait vraiment dommage de rater si vous disposez d'une Playstation 3.
Flower est disponible sur le Playstation Store pour 7.99€