Les deux compères s’attaquent cette fois-ci à Œdipe et son complexe en revisitant ce mythe avec des dialogues ahurissants, une bonne dose de sexe – avec Œdipe, c’est la moindre des choses –, et des têtes qui volent dans tous les sens. Qu’est-ce qu’elle avait besoin de la ramener cette sorcière de malheur, avec son oracle à deux oboles ? Dire au roi que son fils va lui faire rendre gorge et coucher avec sa mère, faut vraiment être toqué. Cette brave tête couronnée ne se méfie pas moins de la parole divine et confie le soin à un de ses soldats de tuer le mioche.
Sauvé par Socrate et recueilli par le roi de Corinthe, l’enfant Œdipe va enfin pouvoir s’épanouir dans un environnement sain, entouré de personnes bienveillantes. Ou pas. Car la mégère qui sert d’épouse au roi ne veut rien entendre des conseils de Socrate pour contrer l’oracle. Pas question que son fils grandisse dans un temple rempli de vierge, même si ça peut annihiler chez lui toute pulsion déviante. Alors le demi-chien saisit Œdipe dans sa gueule, et s’enfuit saluer la lune, célébrer le printemps, parce qu’il n’a dans la vie que cette philosophie.
Héraclés, fils de Zeus et propriétaire du demi-chien revient juste à temps pour faire l’éducation de ce beatnik d’Œdipe :
- Regarde ! Ça c’est ta mère ! Il faut pas la baiser.
- Mais le chien, il a dit que je pouvais.
- Oh non ! Baiser sa mère, c’est aussi grave que d’être pédé.
Ce côté décalé – vous ne trouvez pas ? – tient le lecteur en haleine pendant quarante-huit pages de régalades visuels, à la faveur d’un scénario béton. Cet humour grinçant nous invite au parallèle. Vous ne connaissez pas l’ami NAVO, l’instigateur de La Bande Pas Dessinée, et son fameux t-shirt Va niquer ta mère. Signé Oedipe ?!