02 janvier 2010
La recherche de la virginité : sur les mariages algériens au Canada
Avec un rêve bien arrêté, notre homme débarque en Algérie pour des vacances et, presque à son insu, il provoque une rencontre avec une ravissante jeune fille (qui aspire légitimement à fuir sa situation d' La situation de l'expatrié maghrébin dans les grandes villes occidentales n'est pas un repos continu. Après avoir cherché avec plus ou moins de succès son bonheur dans les lieux de rencontre, dans les milieux branchés ou au sein de la jeunesse du pays d'accueil, il arrive souvent que l'Algérien se retourne vers sa propre culture pour lui demander de répondre à ses aspirations. Il décide alors de tourner la page des longues nuits froides passées seul sous la couverture, de rompre le rythme intermittent des histoires éphémères avec des " étrangères " ou celui de la privation longue, injuste et douloureuse des plaisirs de la chair. Dans un mouvement qui appelle le repos, il arrête définitivement sa course épuisante derrière les femmes et le bonheur...pour se consacrer à une seule personne, qui constituera le centre intime de son existence.
Mais ce centre intime censé irradier sa vie et lui donner un nouveau départ, il veut le fonder dans la confiance complète que ne procure pas la relation avec une canadienne, son comportement à ses yeux imprévisible ou sa culture souvent" incompatible " avec la sienne. " Fonder un foyer " avec une " étrangère " présenterait trop de risques. Mais surtout, sa femme à lui, il la veut aussi " pure " que possible, source d'un bonheur serein et sans taches. Cette pureté, cette femme sans histoires et sans passé honteux, où voulez-vous qu'il l'a trouve si ce n'est dans son pays d'origine ? Sa nostalgie se confond alors avec son rêve d'une jeune fille sublime, vierge et rassurante...
Arrivé à ce point, un processus s'enclenche, qu'on peut résumer de manière caricaturale en les sept étapes suivantes :
Première étape :
échec et mat social). Bien entendu, la rencontre doit avoir l'apparence de la spontanéité et du hasard qui conviennent au romantisme obligé d'une histoire d'amour. S'ensuit une longue relation par téléphone ou msn, entre un homme et une femme qui font semblant de se connaître pour s'être déjà rencontrés. Chacun projette ses rêves dans une forme vide (l'image de l'autre qu'il ne connaît pas). Véritable cécité croisée, entretenue dans le cadre d'une illusion conservatrice. On fait semblant de ne pas voir la disproportion des statuts (un Algéro-canadien qui dispose de moyens importants, une jeune algérienne qui attend un mari pour se libérer de l'emprise étouffante de ses parents). Bien sûr, l'illusion du mariage comme solution miracle à tous les soucis existentiels est savamment entretenue par toutes les familles du Maghreb.
- Deuxième étape : La nouvelle épouse arrive au Canada et, après de brefs éblouissements, le malaise commence. Peu préparée au dépaysement et à l'autonomie qu'exige sa nouvelle vie, elle est troublée au moindre contact avec les réalités canadiennes : tout l'agresse, le froid, le transport, la langue, les gens, la vie. Le changement est trop brusque. Le mari fait des mains et des pieds pour rassurer son épouse " déracinée ", en proie à une anxiété parfois indescriptible. Ce travail de " pompier psychologue " se prolonge et finit, parfois, par donner de bons résultats.
la nouvelle épouse est déconcertée devant la nécessité de devoir travailler. Phrase célèbre :- Troisième étape : " tu m'as ramené ici et tu n'es même pas capable de me faire vivre. " Certaines choisissent (malgré un demi-siècle de féminisme maghrébin) de rester à la maison, c'est-à-dire de devenir femmes au foyer. Un choix qui pèse sur les ressources du couple...
Fondée sur un marchandage social, cette union épuise son rêve en très peu de temps. La femme " importée " d'Algérie, n'étant pas habituée à se considérer comme l'auteure de ses choix, impute à son mari (auteur principal et père de substitution) la responsabilité de tout ce qui ne colle pas dans le couple. Il s'ensuit une remontrance permanente et informulée qui alourdit la vie en commun.
- Quatrième étape : - Sixième étape : devant l'échec à ses yeux patent du mariage et à défaut de sauver le bonheur, la femme fait le choix de sauvegarder un mari (manière de se conformer aux attentes que fait peser sur elle son groupe social d'origine). Elle lui fait un enfant dans le dos, parfois plusieurs, pour se prémunir contre toute éventualité de divorce. L'avortement est bien entendu impensable. Phrase célèbre : " j'ai oublié de prendre ma pilule. "
- Cinquième étape : Trop absorbée par son malaise, il est rare que la nouvelle arrivante cherche à se faire des amis. Elle fait irruption plus sûrement au milieu des relations de son mari, pour les juger, les trier de nouveau et en rejeter une bonne partie. Cette " destruction du réseau relationnel " s'accompagne d'un étrange pacte. La jalousie, véritable maladie culturelle maghrébine, dicte à chacun des deux partenaires de tout simplement se délester de ses amis du sexe opposé.- Septième et dernière étape : Perte du goût de vivre, parfois déprime et envie de suicide; absence d'inventivité, de vie culturelle, moralisation extrême du quotidien, hypercorrection affective, orientation vers une résignation conservatrice et reproduction des mêmes travers sur leurs propres enfants. Phrase célèbre : " je ne vis plus que pour mes enfants. "
Remarque : ce texte à l'air de mettre l'accent plus sur la responsabilité de la femme. Mais en fait, ai-je besoin de le préciser, la totalité du processus a été enclenchée par la recherche effrénée de la virginité par l'homme, après avoir bien évidemment considéré que toutes les femmes (canadiennes) qui ont couché avant le mariage sont des " débauchées "...