En constante progression depuis 12 ans, on s'attend donc à un bilan positif pour la bande dessinée en 2009. L'ascension va-t-elle continuer pour le 9è art ? L’association ACBD (Association de Critiques et journalistes de Bande Dessinée) dévoile les résultats de son étude annuelle. Il apparait que la BD connait un léger ralentissement, mais elle se porte bien.
4863 BD ont été publiés en 2009 (dont 3599 nouveaux titres). La production de livres de bandes dessinées francophones connait une progression de 2,4% en 2009 (soit 117 titres), un marché de l'ordre de 320 millions d'euros (IPSOS). On note pourtant un recul significatif, au regard des bonds de 10% réalisés en 2007 et en 2008. Mais vu la conjoncture économique de cette année, il ne s'agit pas d'une traversée du désert pour la BD qui fait mieux que résister.
Gilles Ratier, secrétaire général de l’association ACBD explique :
« Le marché de la bande dessinée semble, cependant, bien moins affecté que d’autres secteurs économiques : certains éditeurs bien installés parlant même d’une année exceptionnelle, vu le contexte général durci par la crise financière de 2008. »
Le livre qui a connu un succès phénoménal, sans potion magique, n'est autre que la bande dessinée dédiée au cinquantenaire d'Astérix. Les Gaulois sont indémodables et 1,1 millions d'exemplaires se sont écoulés. Aussi, une BD sur trois éditée est un manga.
Parmi les éditeurs, neuf groupes dont Média-Participations, Glénat et Delcourt produisent 60 % des BD. Sur les quelques 288 éditeurs actifs, il y a donc une concentration autour de quelques éditeurs très prisés. Média-Participations compte à lui seul 32,7% des ventes d'albums en France. Il reste donc peu de place aux petites structures et à l'expérimentation.
L'inconnue pour 2010 réside dans l'intégration de l'édition numérique pour la bande dessinée car il semblerait que les livres se vendent mieux accompagnés de DVD, de figurines ou de CD.
Gilles Ratier rappelle que : « Dans un contexte de crise économique et une époque de grand chambardement numérique, l’édition de bande dessinée, toujours aussi dynamique, tente de faire converger son savoir-faire avec d’autres médias, tout en continuant à diversifier son lectorat traditionnel : d’où une nouvelle augmentation du nombre d’acteurs du secteur et de la production, laquelle a tendance à se réfugier vers les valeurs sûres ; le tout accompagné d’un certain tassement du marché. »