A signaler un exemple tout à fait intéressant et inédit en France, à savoir un auteur qui a récupéré au fil des années l'ensemble des droits sur ses livres publiés chez beaucoup d'éditeurs depuis plus de vingt ans et qui ouvre sa propre boutique. C'est ce qui arrive en ce moment à Marc-Édouard Nabe qui s'affranchit des canaux de distribution classiques avec un espace de vente. Du producteur au consommateur! Pas moins de 21 livres à nouveau disponibles! («Nabe, c’est un anar individualiste!»
écrivait Daniel Cohn-Bendit en 1999). C'est Léo Scheer qui l'a relayé récemment: 'Dans l'entretien accordé cet automne à Médias pour son n°22 de l'automne 2009, il s'exprime assez clairement sur le sujet: "Je
ne cherche pas d'éditeur. Qu'ils aillent se faire foutre. J'ai passé un
cap. C'est moi qui ne veut plus d'éditeur. Je ne veux plus être dans le
système." Sa conception de ce qu'est ce système est non moins précise: "Actuellement,
le milieu littéraire est notre ennemi à nous, écrivains. L'éditeur, le
diffuseur et le libraire sont trois parasites du livre." Marc-Édouard Nabe explique ensuite au journaliste de Médias le chemin qu'il entend suivre pour sortir de ce système: "Je
viens de gagner mon procès contre Le Rocher et j'ai récupéré tous les
droits de mes livres, je peux en faire ce que je veux. Pas question de
les remettre dans le circuit. Si ça amuse les autres écrivains de
continuer d'accepter de ne toucher que 10% de leur travail, ça les
regarde. Moi je suis davantage pressé de vivre de ce que je crée. Le
milieu éditorial m'excusera. Alors j'ai décidé de m'éditer moi-même."(via Léo Scheer). Les
prix pratiqués sur le site sont pour l'instant assez prohibitifs pour
certains car il s'agit des derniers exemplaires disponibles mais
l'auteur annonce des rééditions et un nouveau livre de 700 pages tiré à
1000 exemplaires à paraître dans le courant de janvier. S'il a pu récupérer par des décisions de justice droits et livres, a t-il pu aussi remettre la main sur les fichiers pour assurer les rééditions et d'éventuelles versions numériques? A suivre...