Guy Saint-Jean éditeur
339 pages
Laissez-vous entraîner au tout début du XXe siècle pour partager la vie de personnages colorés habitant à Saint-Ludger, petit village de la Beauce, assis sur la rivière Chaudière. L'intrigue commence au printemps 1925, alors qu'une vieille histoire de haine entre le commerçant Oscar Paquette et le jeune Philémon Veilleux, ennemis jurés depuis toujours, s'enflamme et entraîne à sa suite tout le village dans des événements tantôt loufoques, tantôt tragiques.
UNe histoire fantaisiste remplie de drames humains, mais aussi de personnages attachants. Même le petit vicaire y prend le diable par les cornes. Et tout ça, à cause d'une vieille jument nommée Galoche...
Ce roman est identifié comme étant un "conte villageois" et je trouve qu'il porte tout à fait bien son nom. Son auteur, tour à tour policier et enseignant, décrit un petit village isolé et une brochette de personnages hauts en couleurs au début du siècle. On y retrouve la façon de raconter des conteurs de l'époque à travers le langage utilisé, les expressions et les commentaires des personnages. C'est un roman qui m'a fait passé de bons moments de lectures. Les personnages sont attachants. On se plaît à détester Oscar Paquette, mais qui a un bon fond malgré tout (profondément caché, certes...). On suit les péripéties de Philémon et son attachement aux chevaux. J'ai beaucoup aimé tous les passages qui parlent de l'église avec un peu d'ironie. Les soeurs groupies du curé de la paroisse. Et surtout, le singulier et fantaisiste petit vicaire...
L'auteur a beaucoup d'humour même si, par moments, l'histoire est grave et triste. La nature, et principalement les chevaux, sont très présents dans ce roman. L'atmosphère qui se dégage de la lecture est très villageoise avec ses ragots, ses potins sur le parvis de l'église et ses drames et ses secrets bien enfouis. C'est une autre façon d'aborder le roman de village, avec toujours une petite pointe d'humour. Et c'est ce qui m'a plu. J'espère que Normand Cliche récidivera! C'était une lecture très agréable!
"Les larmes qu'on verse sur les erreurs du passé ne font qu'en nourrir les racines." p.230