On en a de la chance cette année : le vieux cacochyme débile est rentré dans le rang, réduit au silence politique ad vitam, pour laisser la place à la pétulante Doris, qui se prépare à cette présidence depuis des mois : l’orgasme d’une vie politique en somme.
Grâce à l’envoi d’une carte de voeux particulièrement ésotérique, elle souhaite au bon peuple d’avoir les pieds bien au chaud pour 2010 … dans des bottes vertes et blanches.
Soit, et comme personne ne comprend son message, elle en a préparé un nouveau juste pour l’an neuf sous forme d’une sorte de recette de brouet fédéral qui tient de la soupe au lait de Kappel et de la crème Budwig de la fameuse doctoresse K. La recette de la crème Doris se compose d’une base de platitudes en fond de sauce, d’une louche populiste de commisération à l’égard des exclus ou presque : une « [la] Suisse qui doit se positionner comme pays aspirant à la justice et à l’équité, et qui voit dans la démocratie non seulement le pouvoir du plus grand nombre, mais encore le respect des minorités et la cohabitation permanente des gagnants et des moins chanceux« , de sel, de sucre glaçant et de cannelle.
Il paraît selon elle que ce pays est la nation la plus compétitive au monde. On ne sait trop d`où la cheftaine 2010 tire cette affirmation, car ni les politiques, ni les juges, ni les administrations ne font preuve d’un quelconque souffle dans cette direction. Au contraire, ils multiplient à l’envi et dans tous les domaines les couches du millefeuille administratif et politique, pour faire tellement mieux que les autres que finalement ils ne font plus rien. Ou du moins rien dans des temps normaux et des conditions normales.
La Suisse est un ilot de cherté, aime à rappeler Doris. Mais c’est aussi un ilot d’immobilisme peuplé de dirigeants rétrogrades et surtout dépourvus de vision synthétique. Elle prétend qu’ « il y a toujours un chemin, même dans l’adversité. Et que parfois, il exige force et courage ». On rêverait d’un Conseil fédéral pourvu de ce deux qualités, avant qu’il songe à l’exiger du peuple.
Sauf que, ma petite dame, il ne faut pas rêver et confondre les bœufs avec Jupiter.