Etre (Paul Eluard)

Par Arbrealettres


Le front comme un drapeau
Je te traîne quand je suis seul
Dans des rues froides
Des chambres noires
En criant misère

Je ne veux pas les lâcher
Tes mains claires et compliquées
Nées dans le miroir clos des miennes

Tout le reste est parfait
Tout le reste est encore plus inutile
Que la vie

Creuse la terre sous ton ombre

Une nappe d’eau près de tes seins
Où se noyer
Comme une pierre.

(Paul Eluard)