Marcelle Mahasela, du centre Albert Camus, explique : « Ce qu'on lui reproche c'est de ne pas défendre de système, qu'il soit politique, philosophique ou religieux » ajoutant « on ne peut le mettre dans aucune case, ce qui déstabilise les rationalistes ». Selon elle, sa brouille avec Sartre et son non-positionnement par rapport à la guerre d'Algérie pourraient aussi être des explications de ce désintérêt.
Pourtant la jeune génération de chercheurs va peut-être changer la donne. Ils ont un regard plus distancé et libéré des implications politiques de l'époque. De plus les anniversaires de la naissance et de la mort de l'auteur, vont peut-être relancer un intérêt pour son oeuvre.
Une professeure de littérature trentenaire, qui est en train d'écrire une thèse sur Camus, Séverine Gaspari à déclaré à l'AFP : « Les gens comme moi vont apporter un renouvellement à la pensée sur Camus, un point de vue libéré des a priori des gens qui ont vécu mai 68 ».
Et plus particulièrement sur la question du centre d'Aix, elle estime qu'il « va avoir de plus en plus de succès car on rentre dans une époque où les gens sont plus intéressés par l'homme que par l'artiste. Son courrier, ses photos vont susciter la curiosité ».