Le Secrétaire général du Conseil de l'Europe Terry Davis encourage la réconciliation entre l'Arménie et ses voisins .Extrait du discours prononcé à l'Université d'Erevan aujourd'hui:
" Aujourd'hui, l'Arménie doit encore résoudre plusieurs problèmes avec ses voisins immédiats. Ces différends ne datent pas d'hier mais, faute de solution, ils continueront d'empoisonner l'avenir de l'Arménie et de ses voisins. L'histoire n'a pas épargné votre pays qui garde encore le souvenir douloureux des injustices et des sacrifices du passé. Mais il ne faut pas oublier que l'autre Partie a une perception de l'histoire différente. Et, même si vous n'y adhérez pas, vous devez la reconnaître, voire même la respecter.
Un exemple me vient immédiatement à l'esprit, celui du conflit du Haut-Karabakh. Lors de l'adhésion de l'Arménie au Conseil de l'Europe, en même temps que l'Azerbaïdjan, les deux pays se sont engagés à poursuivre les efforts pour résoudre ce conflit par des moyens pacifiques. Malheureusement, le conflit du Haut-Karabakh reste l'obstacle le plus important à la paix, à la stabilité et à la coopération dans cette région de l'Europe. Je ne suis pas ici pour désigner des coupables, mais je voudrais encourager votre Gouvernement à Erevan et le Gouvernement à Bakou à aller plus loin, non pas parce que tous deux l'ont promis au Conseil de l'Europe, mais parce que la résolution de ce conflit est dans l'intérêt de tous, tant en Arménie qu'en Azerbaïdjan.
Un autre exemple de cette situation est votre relation avec votre voisin à l'ouest, la Turquie. Cette relation est toujours houleuse à cause d'événements intervenus il y a non pas dix mais quatre-vingt dix ans. Je comprends votre souffrance. Bien sûr, vous n'avez pas oublié les victimes, mais le temps est un facteur important. Certes, il n'effacera pas le passé, mais laissons lui la possibilité de guérir les blessures. Chacun de nous doit accepter que l'histoire ne peut être ni ignorée ni refaite avec des lois. Nous savons tous que beaucoup de personnes ont perdu la vie. Alors, il faut évidemment rendre hommage aux victimes et prendre conscience que le temps est venu de regarder vers l'avenir. Tout le monde en Arménie et en Turquie doit faire ainsi, non seulement pour votre bien, mais aussi pour le bien de vos enfants.
La réconciliation est difficile et demande plus de courage que la confrontation ; il est donc d'autant plus important de faire le premier pas. De toute façon, la réconciliation est la seule solution. C'est là le véritable message de l'Europe aujourd'hui, écrit par une longue histoire de guerres et de confrontations. Trois mots le résument et indiquent la seule voie possible à suivre : la compréhension, le respect et la réconciliation. "
Texte intégral du discours
UNE FICHE SUR L'ARMENIE >>>>>>>>>