Tout le monde veut la paix. Nous voulons la paix de l’esprit, la paix du cœur, la paix dans nos familles, la paix dans le monde. La paix, l’équilibre, l’ordre sont indispensables pour la croissance, la prospérité. Un jardin ne peut pas fructifier dans un cyclone. Le cœur de l’homme et les sociétés humaines ne peuvent pas davantage s’épanouir dans des conflits violents.
Le Jour de l’An est un jour où même les plus pessimistes parmi nous ressentent au moins une petite chiquenaude d’optimisme, un petit souffle d’espérance. Nous espérons que la nouvelle année sera meilleure que la précédente – meilleure pour nous, pour nos familles, pour le monde. C’est pour surfer en quelque sorte sur cette vague d’optimisme naturel que l’Eglise a instauré en 1968 la Journée Mondiale de la Paix chaque premier janvier.
Mais un désir naturel de paix ne suffit pas pour établir une vraie paix, une paix durable, que ce soit dans nos cœurs, dans nos familles ou dans le monde. Seul le Christ peut apporter la vraie paix. Lui seul peut venir à bout de toutes les divisions, des antagonismes, des blessures qui sont la terre nourricière des conflits. Comme l’affirme notre Pape Benoît XVI dans son encyclique Spe salvi (n. 31) :
« Dieu est le fondement de l'espérance – non pas n'importe quel dieu, mais le Dieu qui possède un visage humain et qui nous a aimés jusqu'au bout – chacun individuellement et l'humanité tout entière. »
C’est le message central de Noël. Dieu est venu pour être notre Sauveur, car nous en avions bien besoin. Le Christ est venu pour nous apporter la paix que nous désirons tant, car nous ne pouvons pas réaliser cette paix par nous-mêmes. La bénédiction que Dieu enseigne à Moïse dans la première lecture de ce jour était aussi une promesse, et Dieu a tenu cette promesse en nous donnant son Fils.
« Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu'il t'apporte la paix ! »
De nos jours il est de bon ton de dire que toutes les religions se valent. Mais toutes les religions ne se valent pas. Jésus Christ est l’unique Sauveur. Il n’y a qu’un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre, la Bienheureuse Trinité, Père, Fils et Saint Esprit. Et la deuxième Personne de la Très Sainte Trinité s’est fait homme. Croire en lui, le suivre, espérer en lui, ce n’est pas la même chose que de suivre Bouddha, Confucius ou Mahomet ou de croire en Krishna ou en Shiva. Bien sûr nous devons respecter toutes les croyances, mais nous les respectons parce que le Christ nous a révélé qu’il a créé tous les hommes à son image et à sa ressemblance, et que tous sont aimés du Père et sauvés par son Fils ! Jésus est l’unique Sauveur. Voilà ce que nous croyons. N’en doutons jamais!
Tous les chrétiens ne sont pas des saints, mais la foi chrétienne, seule, a donné naissance à la notion de la dignité humaine universelle et aux droits de l’homme. Jusqu’à la venue du Christ, il n’y avait aucune force dans le monde qui puisse surmonter les obstacles entre les peuples, les cultures et les civilisations. L’idée de la fraternité universelle de l’humanité n’est apparue que parce que le Christ s’est identifié à chaque être humain, qu’il est mort pour tous les hommes, en aimant tous les hommes, et en offrant son pardon à tous les hommes.
A Noël, le Pape s’est tenu au balcon qui surplombe la Place Saint-Pierre à Rome, et il s’est adressé au monde entier. Il a adressé ses vœux de Noël en plus de cinquante langues. Et dans toute la foule des pèlerins assemblés, certains applaudissaient chaque fois qu’ils reconnaissaient leur langue à eux. Pour chaque langue, il y avait des gens présents qui parlaient cette langue. Où peut-on trouver cela, ailleurs que dans l’Eglise catholique ?
Le Christ seul peut donner la vraie paix à chaque cœur, chaque famille, chaque société, car lui seul appelle chaque homme son frère, et lui seul peut nous enseigner à faire de même.
Aujourd’hui, en plus de la Journée Mondiale de la Paix, l’Eglise célèbre aussi d’une manière solennelle la Maternité divine de la Vierge Marie. Ce n’est pas une simple coïncidence. Comme Benoît XVI l’explique dans son Message pour la Journée Mondiale de la Paix, la famille a une mission irremplaçable au service de la paix, c’est une école de paix pour les individus et pour la société dans son ensemble. Jean Paul II disait que la famille constitue « le lieu premier d'‘humanisation' de la personne et de la société », le « berceau de la vie et de l'amour ».
Quand Jésus est né à Noël, Dieu lui-même est devenu un membre de la famille humaine. Il s’est confié aux soins d’une mère humaine. C’est ainsi que Dieu a décidé de sauver la race humaine, devenant lui-même un membre de cette race, pour l’élever de nouveau à la communion avec le Père.
C’est pourquoi toutes les nations, races, et communautés de personnes à travers le monde et l’histoire sont véritablement unies. Elles sont vraiment recréées en une seule famille, liées, non par le sang, mais par quelque chose de plus fort que le sang : la grâce de Dieu, non pas par manière de parler, mais en vérité.
Voilà ce qui a poussé saint Paul à dire aux Galates, comme nous venons de l’entendre dans la deuxième lecture, que le Fils de Dieu est « né d’une femme », pour que tous, par la foi en lui, puissent recevoir l’adoption divine. Tous ceux qui ont été baptisés dans le Christ sont devenus son frère ou sa sœur. Dans le Christ chacun – quelle que soit sa race, son âge, son sexe – peut appeler Dieu son Père et Marie sa Mère, tout comme le Christ.
Nous voulons tous la paix, pour nous-mêmes, pour nos familles, pour le monde. Maintenant nous savons comment nous pouvons l’obtenir : en nous rapprochant du Christ, et en aidant les autres à se rapprocher de lui. Il n’y a pas de meilleure alliée pour nous aider à nous rapprocher de quelqu’un que sa Mère.