Si les Américains retravaillent constamment leur langue en y ajoutant chaque année des centaines de néologismes, certains universitaires tentent de calmer cette évolution frénétique en se réunissant chaque année pour établir une liste de mots et d'expression à bannir de la langue yankee.
Aujourd'hui, plusieurs de ces « académiciens » de l'anglais se sont réunis pour la 35e fois au sein de l'Université LSSU (Lake Superior State University) dans le Michigan. À l'issue d'une longue délibération, plusieurs coups de sabre ont désigné les néologismes à envoyer à la peine CAPITALE.
La guillotine est encore trop douce
La première place est encore occupée par Obama. Le plan de relance du Président américain a mis en place plusieurs grands projets de constructions d'infrastructures (routes, ponts, etc.) pour contrer la crise en stimulant l'économie. Ces projets keynésiens ont très vite été qualifiés de « shovel-ready » (« prêt à passer à la pelle »), une expression sensée signifier qu'il ne reste plus qu'à les mettre en œuvre.
Et surtout une expression à exécuter littéralement dans l'œuf, puis enterrer bien profond en brûlant la fameuse pelle qui aura permis de le faire !
Sexting et Tweeting, à la baïonnette
Les autres victimes l'auront encore plus mérité, il s'agit des nombreux néologismes en rapport avec les nouvelles pratiques sociales apparues sur les réseaux. Tout d'abord, le mot « sexting » (pour « sexy text messaging », les SMS coquins) sera à éliminer, stériliser, et castrer dès sa naissance. Tiger Woods approuve certainement.
C'est ensuite Tweeter qui, non sans un grand plaisir, en prend pour son grade. Ainsi, les expressions « tweeting », « retweeting » et « tweetaholics » sont condamnées à la désintégration, dissoute dans une solution d'alcool fort, très fort, chez les tweetalcooliques anonymes. Facebook n'y échappe pas non plus : l'expression « unfriended » (« désamisé », être viré de la liste d'amis d'un contact, sur Facebook par exemple) est bonne pour l'exil sur une île déserte, avec Vendredi pour seul copain.
Applications et crise, foudroyées
Le mot « app », contraction de « application » démocratisée par l'iPhone, est aussi désigné pour un effacement en bonne et due forme, dans la corbeille de la langue.
D'autres expressions plus variées figurent aussi sur la liste, surtout reliées à la crise, comme « toxics assets » (actifs toxiques des banques), ou « in these economic times », référant à l'apocalyptique conjoncture économique dans laquelle nous ramons tous.