En sortant de chez moi hier, j'ai constaté un fait étrange et peut-être même merveilleux.
Il faut dire que cette époque de l'année appelle aux histoires les plus belles et féériques. Rappelez-vous du petit Lord Fontleroy. C'est un exemple parmi tant d'autres bien sûr.
Ce 30 décembre 2009, des sapins de Noël trainaient ici et là sur les trottoirs. Ils étaient pour la plupart avachis. Ils se protégeaient tant bien que mal du temps maussade dans leur sac poubelle doré. Ils étaient souvent accompagnés de cadeaux emballés eux-mêmes dans des sacs ou cachés dans des poubelles.
Le spectacle était surprenant.
Soudain, je me suis demandé si, sans que je le sache, quelqu'un avait eu la grande idée de créer un nouvel évènement extraordinaire : "LE NOEL DES SANS-ABRI".
Un Noël conçu spécialement pour les Sans Domicile Fixe. Un Noël qui se passerait dehors, dans le froid, dans l'humidité, dans leur quotidien désoeuvré. Un Noël sans chaleur avec des restes de cadeaux et des restes tout court. Un Noël sur-mesure pour ceux qui n'ont pas de quoi se vêtir.
Bien sûr, "LE NOEL DES SANS-ABRI" n'aurait pas lieu le 25 décembre. Il ne faudrait quand même pas mélanger avec le Noël classique, propre et bourgeois. Laissons les gens biens vivre leur fête tranquillement. Quelques jours plus tard, c'est mieux, c'est moins dérangeant.
Si l'on pousse le bouchon de Champagne un peu plus loin, ne peut-on pas envisager de créer une fête cotillonesque : "LA SAINT-SYLVESTRE DES SANS-LOGIS" ?
On organiserait des lancers de coquilles d'huîtres vides dans la rue. On jetterait nos cadavres de bouteilles du haut de notre cinquième étage. Attention en bas, ça peut blesser. On déposerait nos boîtes quasi vides de foie gras qu'on accompagnerait élégamment d'un reste de toast froid. Tout le monde serait heureux et chacun resterait chez soi. Enfin nous plutôt que les sans-abri, puisqu'il n'ont pas de chez eux.
Joyeuses fêtes et bonne année.