Des robots roulants s’affrontent en Californie !
Onze robots roulants ont pris le départ samedi en Californie (ouest) d'un gymkhana en milieu urbain organisé par le ministère américain de la Défense qui espère en tirer des enseignements pour ses véhicules automatisés destinés aux champs de bataille de 2015.
Situé dans une base militaire désaffectée à Victorville (120 km au nord-est de Los Angeles), ce défi est organisé par l'agence de recherche du Pentagone (Darpa) et doté d'un premier prix de deux millions de dollars.
Mais pour espérer rafler cette somme, les 11 véhicules, voitures ou camions dotés d'un cerveau électronique surpuissant et d'une myriade de capteurs, radars et autres équipements de haute technologie, doivent terminer avec succès trois parcours d'une longueur totale de 100 km en moins de six heures.
Un à un, les mécaniques se sont succédé sur la ligne de départ peu après 8H00 (11H00 à Montréal). Au moment fatidique, leurs conducteurs sont descendus et ce sont des véhicules vides qui ont commencé à rouler, sous les vivats de milliers de spectateurs.
Et ces voitures, sans personne au volant ni télécommande, ont bientôt commencé à évoluer à bonne allure dans les rues de la base désaffectée, dans des conditions voulues comme identiques à celles d'un environnement urbain.
Une quarantaine d'automobiles, dotées celles-là de conducteurs, ont également pris le départ pour créer des conditions artificielles de circulation.
Parmi les finalistes du «Défi Darpa» figurent de prestigieuses universités comme Stanford (Californie), le Massachusetts Institute of Technology (MIT, nord-est) et Cornell (New York, est). Une équipe allemande a également fait le déplacement, venue de l'université polytechnique de Braunschweig (centre).
«Il y a sans doute plus de puissance informatique dans notre voiture que dans tous les PC d'une entreprise», a affirmé à l'AFP Paul Barrett, un des responsables de l'équipe du MIT. Le 4x4 que l'université aligne a reçu entre une et 1,5 tonne d'équipements supplémentaires, dont 17 radars, selon lui.
De son côté, l'engagé aux moyens les plus modestes, l'université de Floride centrale à Orlando (sud-est), fait rouler un break Subaru de 1996, «l'ancienne voiture de la femme de l'un de nos techniciens», a expliqué Ben Patz, chef de l'équipe. Il estime que 150 000 dollars ont été investis en matériel dans le projet, et «entre 5000 et 10 000 heures de main d'oeuvre gratuite» des étudiants.
Le vainqueur ne sera sans doute pas connu dès l'issue des épreuves, prévue vers 21H00 GMT, les organisateurs devant analyser les performances de tous les concurrents avant de communiquer leur classement officiel, pas avant dimanche matin.
Le Darpa espère profiter des avancées technologiques obtenues grâce à cet événement pour définir ses futurs véhicules robotisés, censés représenter un tiers du parc automobile de l'armée à l'horizon 2015 selon un plan approuvé par le Congrès et visant à épargner les vies des soldats américains sur les champs de bataille.
Les bombes artisanales placées en bord de route ont tué des centaines de soldats américains en Irak depuis l'invasion de ce pays en 2003.
Le premier «Défi Darpa» avait été organisé en mars 2004. Mais à l'époque, aucune des 15 voitures robotisées engagées n'avait réussi à franchir 220 km en plein désert californien.
Un défi similaire avait été organisé l'année suivante, et cette fois, quatre véhicules étaient parvenus à boucler un parcours de 210 km de pistes dans le désert de Californie. Le premier prix avait été remporté par Stanford.
Tangi Quemener-Agence France-Presse