« Nous aurons une dizaine de sorties entre janvier et mars et on a prévu d'arriver à cinq ou six titres publiés par mois », nous explique Laurent Roussel, le directeur général. « C'est vrai que l'on a commencé bien plus tôt cette année, mais avec The Muslim show, nous avons connu quelques problèmes. »
Censure appelienne : rien de neuf
Ces ennuis sont ceux de la censure pratiquée par Apple : BoDoï rappelle que le titre a été publié par les éditions du BDoui. Il s'agissait durant le ramadan de publier un strip chaque jour. « Mais les auteurs étaient en pourparlers avec Dargaud, et la maison a souhaité que l'on ne fasse pas de bruit autour de ce refus d'Apple. » La chose est passée sous silence, après qu'Apple sera allé jusqu'à appeler pour ne pas laisser de trace. « Pourtant, il n'y avait rien de choquant dans ce titre... » Sans rancune cependant.
Censure de nouveau avec cette histoire de sirène de Denis Mathey : « C'est une sirène posée sur un rocher, sous forme de strip... Là, Apple nous a obligés à mettre des coquillages sur les seins pour les dissimuler. Contenu offensant, la totale. » Et surtout un retard de plus. Mais nous y voilà, iGoMatik est lancée. Et déjà, Charel Cambré (publié chez Glénat) s'intéresse à leur travail et va prendre part à l'aventure.
L'iPhone a lancé le marché du livre numérique
« Nous ne démarchons pas les grands auteurs, nous cherchons surtout à donner leur chanson à de nouveaux dessinateurs, et des créateurs récents. Dans le cas de Denis Mathey, avec ses Bandes gribouillées, c'est un début de réussite. »
Et pourquoi limiter le support à l'iPhone, dans ce cas ? « Le téléphone d'Apple est aujourd'hui le moteur du livre numérique. On peut clairement dire que l'iPhone a lancé l'ebook, même. Si nous ne proposons pas les Bandes Gribouillées sur lecteur ebook, c'est que le secteur n'est pas encore vraiment développé, contrairement au service de vente de l'AppStore. »
Traduction et marché à élargir
L'avenir, iGoMatik le traque du côté de la traduction, tant en anglais d'auteurs français, que l'inverse. « Nous sommes pour beaucoup contactés par des auteurs étrangers, bien plus que français. Pour le moment, nous recherchons des traducteurs qui nous permettront de rendre au mieux une version adaptée à la culture. » Et pour les auteurs, ce sont 50 % du bénéfice réalisé sur la vente qui sont reversés.
« Avec l'ouverture de l'AppStore, c'est un modèle économique nouveau, autant qu'une vitrine ouverte pour se faire connaître. On pourrait même parler d'un modèle numérique pour l'édition, alors que du côté des lecteurs ebook, les auteurs n'ont pas encore trouvé le système qui leur permette une monétisation. »
C'est probablement la plus grande lacune à combler pour 2010.