Aujourd’hui on commence par une séance d’écoute active. Mettez-vous à l’aise. Assoyez-vous bien confortablement comme disent nos amis québécois.
Voici Miossec pendant 3′32. Cliquez et c’est parti.
Et maintenant vous vous demandez à quoi pensent Mel et Robert quand ils courent le dimanche matin ?
Robert, ben… il ne pense pas à grand chose. Robert est un homme. Donc un être primaire. Il lui est très difficile de contrôler son souffle. Sa foulée. Son temps. Tout en pensant. Oh bien sûr, quelques pensées furtives lui traversent tout de même l’esprit de temps à autre. Mais elles sont très égocentrées sur son fonctionnement métabolique. Robert est à l’écoute de son corps. De ses pulsations. De ses muscles. De son horloge biologique.
Hors du temps, j’vous l’ai déjà dit. C’est après ou avant qu’il pense, Robert. Pas pendant. Heureusement que Robert ne compose pas de chansons. A quoi pensent les joggers du dimanche eut alors ressemblé à du Warhol qui fait du cinéma. Un plan fixe sur un mec qui dort pendant 8 heures. Un truc bien pénible quoi. Ou bien encore à une composition de Pierre Boulez. Une longue successions de sons. De bruits. Plus ou moins ordonnés. Plus ou moins mélodieux. Tous nécessaires à son auteur. Mais inaudibles pour le béotien.
Etonnant, non ?
Mel,ben…c’est tout le contraire ! Dabord elle ne court jamais le dimanche matin. Elle va au marché.
En revanche vers 17h00, c’est son heure. Et comme c’est une femme, c’est un être moulti-pensées. Elle pense à tout. Zéro censure.
Elle pense à la tonne de repassage qui l’attend, à la lessive qu’elle a oubliée d’envoyer avant de partir ( punaise encore oublié !), au chèque pour la cantine du grand, au réglement de la crèche du petit, au rendez-vous ophtalmo du moyen.
Elle pense aussi à la pluie qui va arriver (et qui va lui ruiner son brushing !), à la nana qui court devant (mais c’est quoi ce jogging horrible ? C’est dingue ce que ça la boudine !), au beau brun qu’elle va croiser dans excatement 30m (sourire, buste bien droit, accélération, légèreté, tenir encore 10m, ayé dépassé ! Avachissement, affaissement, ralentissement et point de côté).
Elle ne comprend rien aux signaux que peut lui envoyer son corps. D’ailleurs elle localise à peine ses quadriceps et a découvert il y a peu qu’elle avait des péronniers latéraux. Ses pulsations dépendent de la taille du fondant au chocolat qu’elle a avalé à midi, petit fondant pulsations à 110, gros fondant moyenne de 192. Son souffle est court. Son horloge biologique tourne trop vite ! Le tout reste une énigme à laquelle elle essayera de s’intéresser à la prochaine séance de course à pied. Ou pas.
Et vous ??? A quoi vous pensez quand vous courez ?