10 : Phoenix - Wolfgang Amadeus Phoenix [Loyauté]
Avec Wolfgang Amadeus Phoenix, Phoenix obtient enfin la consécration tant mérité, pour cela il aura tout de même fallu qu’il regroupe sur leur dernier album dix tubes potentiels. Du grand Lisztomania dont on a déjà tout dit hier à Armistice parfaite synthèse de ce que le groupe applique depuis leur début, c’est à dire ce mélange entre la pop, le rock, l’électro et pourquoi pas le funk à base de rythmes syncopés et de guitares nerveuses. Voilà le genre d’albums dont aurait pu se lasser très vite mais jusque là il tient bon, on espère alors que cet album trottera encore longtemps nos têtes pour le plus grand plaisir de nos oreilles et de nos pieds qui sautilleront longtemps sur ces hymnes estivaux.
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09 : Dirty Projectors - Bitte Orca [Domino]
5 mois est sûrement le temps qu’il m’aura fallu pour trouver une quelconque forme de plaisir à l’écoute de cet album. Dès le départ quelque chose clochait, reconnaissant à l’album de grandes chansons, il m’était pourtant impossible de l’écouter d’une traite en ayant l’impression de me taper 1h de musique casse-tête. Il n’en est rien et je ne remercierai jamais ma persévérance pour avoir insister des mois durant car me voilà récompenser. Car ici, le plaisir est loin d’être instinctif, Bitte Orca est sûrement le disque le plus « cérébral » de l’année. En une quarantaine de minutes Dirty Projectors proposent des chansons alambiquées où les guitares ne cessent de faire le grand écart, semblant se balader sur le manche et ne suivre aucune lignes mélodiques, on plaint Dave Longstreth pour se souvenir de ces quelques chansons. Cependant on ne le remerciera jamais assez pour ce voyage inconnu aux chœurs enchanteurs.
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08 : The Hunches - Exit Dreams [In The Red]
Depuis le début de ce nouveau millénaire, le rock Garage est de retour, alors qu’on croyait ce courant disparaître à nouveau avec la mort des plus grands (Strokes, White Stripes), des petits nouveaux (Black Lips, King Khan) ont su donner un troisième souffle à ce courant à grand renfort de sauvagerie et de riffs bien senties. En 2009, c’est pourtant les anciens Hunches qui remportent la palme du meilleur album rock garage et même rock tout court. Collectionnant les riffs de guitares comme d’autres des papillons, ces jeunes gens de Portland démontrent en 12 titres toute la sauvagerie dont ils sont capables. Crasseux, violent, noisy, tout simplement un disque qui vous fait sentir vivant. Exit Dreams est un grand bol d’air frais, un témoignage de ce que devrait être plus souvent le rock et le dernier album d’un groupe qui nous manque déjà.
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07 : Clark - Totems Flare [Warp]
Cela fait maintenant 8 ans que Chris Clark s’est mis au service de la musique électronique, peu à peu trouvant un style unique faisant la part belle aux basses saturés et aux beats généreux. 2009 serait elle l’année de la consécration ? On veut bien le croire puisque Totems Flare regorge d’effets de surprise et de découvertes sonores. Construit comme un gigantesque labyrinthe musical, Clark s’égare dans son monde et nous avec ne sachant jamais très bien où l’on va atterrir. Tour à tour atmosphérique, oppressant ou mélodique, l’Anglais ne cesse de modifier la structure et la forme pour obtenir 11 êtres difformes mais terriblement attachants.
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06 : Vic Chesnutt - At The Cut [Constellation]
Une nouvelle fois, Vic Chesnutt revient entouré du groupe A Silver Mt. Zion. Pour un At The Cut mémorable. N’étant pas seulement un casting de luxe, Vic et la bande se complètent et si l’Américain peut apparaître seul par moments, le reste du temps, ces Montréalais lui donne ce souffle dramatique pour donner à ces chansons une tout autre dimension. A l’image d’un Coward où la tension ne cesse de monter au fil des minutes pour mieux nous poignarder en plein cœur. At The Cut c’est aussi et surtout une ambiance bien particulière. Sombre, triste, oppressant, voilà un disque qui fera chialer dans les chaumières…
Et puis en ce 25 décembre, on apprend que Vic Chesnutt est dans le coma après une tentative de suicide, le lendemain tout se confirme ce grand monsieur est décédé le jour de noël. N’ayant jamais vraiment supporté sa paralysie qui le clouait dans un fauteuil depuis ses 18 ans, l’homme avait sombré par la suite dans l’alcoolisme et finit complètement endetté. La vie ne lui avait pas fait de cadeau et ce jusqu’à son dernier souffle, pour nous s’en est finit et il laissera un vide dans le paysage musical actuel. I Flirted With You All My Life chantait-il à propos de la mort sur At The Cut, cette fois ci s’en est finit, elle l’a bel et bien enlacée pour la dernière fois laissant à ce disque une nouvelle saveur dont on se serait bien passé.
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05 : Girls - Album [Turnstile]
Les sirènes de la hype n’ont cessées de sonner cette année, parfois hypnotisés par ces vrai grands disques, on est aussi passé à côté de certains, la cire dans les oreilles, faisant fi du brouhaha autour d’eux. Du côté des nouveautés, on retiendra surtout Girls qu’on n’aura pas ignoré bien longtemps. Mené par l’enfant de Dieu Christopher Owens qui a par la même occasion trouvé le meilleur nom de groupe et le meilleur nom d’album depuis belle lurette a composé des titres tous plus redoutable les uns que les autres dont l’efficacité n’est plus à démontré. Du Lust For Life qui possède et de loin le meilleur riff de l’année à Hellhole Retrace, ballade langoureuse Shoegaze au charme irrésistible, Girls est un groupe simple sans effets novateurs mais qui possède de grandes chansons évidentes
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04 : Bibio - Ambivalence Avenue [Warp]
Pourquoi s’enfermer dans un seul style alors qu’on pourrait très bien les mêler entre eux ? C’est le défi que Bibio semble s’être lancé car sur son album Ambivalence Avenue on retrouve de tout, du folk pastorale, de l’électro ambient, du Hip hop, de la pop… On pourrait continuer comme ça encore longtemps (enfin pas trop non plus) mais le plus important est que Stephen Wilkinson parvient tout du long à garder une homogénéité sur son album où passer d’un style à un autre ne choque jamais. Mieux encore, il parvient à se forger une identité dans ce disque aidé par cette production faussement dépassé qui fait tout son charme. Avec trois disques sortis en 2009, c’est Ambivalence Avenue qui reste l’album le plus ingénieux où les compositions originales et inspirés ne manquent pas, voilà une rue dans laquelle on se sent bien et qu’on n’est pas prêt de quitter.
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03 : Real Estate - Real Estate [Woodsist]
Faisant partie de la dernière fournée de cds avant de clôturer ce top, Real Estate a bien faillit figurer nulle part sur ce blog, et pourtant une écoute aura suffit pour savoir que quelque chose était en train de se passer, derrière son côté rétro, Real Estate détient là quelques mélodies du meilleur goût. Après quelques écoutes, il commence à se dégager une certaine mélancolie tout au long du disque, qui se transforme après avoir rappuyé sur le bouton lecture un nombre incalculable de fois en une drogue indispensable à notre corps. A l’élaboration de ce top je ne savais pas vraiment ou le mettre, et puis dans un excès de folie, je me suis dis, va pour une troisième place, peut être alors que je regretterais d’ici quelques mois, mais quelque chose me dit que pour une fois, le Panda a eu le nez fin…
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02 : Fanfarlo - Reservoir [-]
On pourrait déballer d’innombrables références pour donner envie d’écouter cet album. Toutes plus aguicheuses les unes que les autres, Fanfarlo a en effet choisi la bonne pioche mais ce ne serait pas faire honneur à leur musique car ils possèdent un réel talent qu’on ne pourra leur enlever. Des idées, ils en ont, plus qu’il n’en faut au point d’en mettre deux, trois par chansons transformant sous nos oreilles ébahis leurs compositions que ce soit dans la structure rythmique ou mélodique sans jamais sacrifier la cohérence ou la continuité de leurs chansons. En quarante minutes et onze titres on assiste aux plus belles envolées de l’année où le groupe n’a pas hésité à agrémenter leurs chansons de violons, trompettes ou mandoline s’unissant à merveille sur ce disque loin de l’amateurisme. Pour un premier disque, Fanfarlo fait plus qu’être prometteur, il montre surtout qu’ils sont un grand groupe en devenir et qu’il faudra compter sur dans les années à venir.
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01 : Animal Collective - Merriweather Post Pavilion [Domino]
Après 9 ans d’existence et autant d’albums, Animal Collective continue sa quête dans la recherche de nouvelles sonorités pour ne jamais se répéter et ne ressembler à nuls autres, et encore une fois, force est d’admettre que le pari est réussi. A mi-chemin entre Person Pitch et Strawberry Jam, Merriweather Post Pavilion franchit une nouvelle fois un cap, délaissant complètement les instruments classiques pour se concentrer exclusivement sur les machines électroniques on a pourtant affaire ici à leur album le plus pop et sûrement le plus accessible de leur discographie. Jamais les voix d’Avey Tare et de Panda Bear n’auront aussi bien résonné, ne cessant de rebondir entre elles, les deux voix qui se complètent à merveille semblent danser dans ce qui ressemble à un ballet lumineux et aquatique. Animal Collective affirme leur patte avec ce dernier opus qui caractérise encore un peu plus ce son propre à eux, ils ne ressemblent pas à qui que ce soit mais ce sont bel et bien les autres qui s’en inspirent. La famille Animal Collective ne cesse de grandir mais les parents ont encore une belle avance sur sa progéniture en témoigne Merriweather Post Pavilion un album essentiel d’un groupe essentiel qui n’a cessé de faire avancer la musique dans des territoires qui nous était jusque là encore inconnu.
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