De surcroît ils sont peu nombreux, à peine 2 000 dans le pays; on comprend mieux les raisons pour lesquelles ils ont tant de mal à se faire entendre, eux les champions de l’écoute.
Eh! OUI ! C’est celle ou celui qui décroche le combiné quand, de plus en plus nombreux, vous faites le 15, au prise avec un problème sanitaire qui vous semble urgent, parfois simplement pour calmer une angoisse, faire partager un conflit familial, ou demander le plus banal des renseignements.
Cette saga professionnelle est relativement récente. Au début de l’histoire des SAMU , il y a presque 40 ans, les « décrocheurs du téléphone » se recrutaient chez les standardistes, on y reclassait parfois un ancien brancardier en « mal de dos »
Les SAMU à l’origine dédiés aux très grandes détresses, ont connu un rapide développement et surtout une nouvelle mission, plus générale, le centre sanitaire d’appel unique : les SAMU-Centres 15 étaient nés et avec eux les PARM. Que vous soyez n’importe où sur le territoire National, en composant le 15 vous êtes en contact avec un PARM.
Il doit connaître son département sur le bout des doigts, ses zones grises, ses relais sanitaires disséminés exploitables, les moyens disponibles ou au contraire déjà engagés. En bref, c’est « l’aiguilleur du ciel » en matière sanitaire dans un département.
Il s’appuie sur un médecin régulateur qui décide des moyens à mettre en œuvre, mais le PARM lui aura donné, au préalable, les éléments nécessaires à une décision la plus motivée possible et la mieux adaptée.
C’est la raison de la colère actuelle. Elle se marque par une grève administrative dont on parle très peu (pensez, elle ne concerne qu’à peine 2 000 personnes). Rassurez-vous ; ils décrochent toujours le téléphone et répondent à vos questions, mais ne fournissent plus les « papiers » dont l’administration est tellement vorace pour pratiquer ses facturations. Au passage, il y aurait beaucoup à dire sur cette montagne de papiers exigés : plus l’informatisation se développe, plus la pile papelarde exigée augmente son tour de taille ! Bonjour la forêt et le carbone !
« Aiguilleurs » avons-nous dit : Ils travaillent le Ouikende, la nuit, les jours fériés pour à peine 1 400 euros par mois : un pactole !
Bachelot qui avait fait la promesse de revalorisation du statut est sans doute trop occupée à solder le stock de Tamiflu bientôt périmé et les 92 millions de doses de vaccins Hachin-Nin-Nin (le PARM a beaucoup donné pour Hachin-Nin-Nin !) pour tenir rapidement sa promesse : elle semble vouloir repousser tout ça en 2011. Il est vrai que l’on ne peut pas tout payer, les masques jetables, les phobies grippales et les permanenciers… L’année a été “lourde” !
“Il existe pour les permanenciers – les PARM – un référentiel métier défini par les organisations syndicales, SAMU de France et l’association professionnelle. Nous sommes en train de définir une formation d’adaptation à l’emploi avec les urgentistes. Par ailleurs, pour répondre à Michèle Delaunay, les PARM vont bénéficier d’une revalorisation statutaire et passer en catégorie B au printemps 2009.” [Roselyne Bachelot à l’Assemblée Nationale]
Pour ce qui me concerne, je formule les voeux les plus chaleureux de réussite pour ces collaborateurs indispensables dans des missions parfois bien compliquées et souvent ingrates.
A relire, la rubrique “Le Couloir “